Brésil: Lula creuse l’écart et entrevoit la victoire au premier tour déjà

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BrésilLula creuse l’écart et entrevoit la victoire au premier tour déjà

L’ex-président pourrait bien détrôner Jair Bolsonaro, le 2 octobre, au premier tour de la présidentielle, alors que l’écart se creuse. Pour être élu, il doit avoir plus de la moitié des votes, sans compter les nuls.

Une victoire au premier tour est possible si un candidat obtient plus de la moitié des votes exprimés (sans les nuls ni les blancs). Avec ce décompte, Lula (à droite) est justement plébiscité par 50% des personnes interrogées par Datafolha ayant choisi un candidat.

Une victoire au premier tour est possible si un candidat obtient plus de la moitié des votes exprimés (sans les nuls ni les blancs). Avec ce décompte, Lula (à droite) est justement plébiscité par 50% des personnes interrogées par Datafolha ayant choisi un candidat.

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L’ex-chef d’État de gauche, Lula, a vu croître ses chances de l’emporter, dès le premier tour de la présidentielle brésilienne du 2 octobre, en creusant l’écart sur l’actuel président, Jair Bolsonaro, dans un sondage publié jeudi soir. Selon cette enquête d’opinion de l’institut de référence Datafolha, Luiz Inacio Lula da Silva (président de 2003 à 2010) est crédité de 47% des intentions de vote, contre 45% la semaine dernière.

Son avance sur Jair Bolsonaro passe ainsi de douze à quatorze points, le président d’extrême droite restant bloqué à 33 pour cent. Une victoire au premier tour est possible si un candidat obtient plus de la moitié des votes exprimés (sans les nuls ni les blancs). Avec ce décompte, Lula est justement plébiscité par 50% des personnes interrogées par Datafolha ayant choisi un candidat.

Ce score reste dans la marge d’erreur du sondage (plus ou moins deux points de pourcentage), mais cela «donne des conditions favorables pour une victoire au premier tour» de l’ancien tourneur-fraiseur, dit Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

Le meeting à Londres pourrait coûter cher à Bolsonaro

Le président Bolsonaro avait pourtant progressivement réduit l’écart au cours de la campagne, l’avantage de Lula ayant fondu de 21 points, fin mai, à onze début septembre. Mais l’ancien parachutiste «a commis des erreurs» dernièrement, comme sa visite au Royaume-Uni pour les funérailles de la reine Elizabeth II, dont il a profité pour faire un meeting électoral au beau milieu d’une ville de Londres en deuil. Adriano Laureno attribue également le bon score de Lula à «une campagne efficace de son parti pour le vote utile».

Jeudi, l’ex-président de centre droit Fernando Henrique Cardoso, adversaire de longue date de l’icône de la gauche, a appelé à voter «pour la démocratie», sans citer explicitement Lula, mais en évoquant «la personne engagée contre la pauvreté et les inégalités».

Empêcher tout acte de désespoir de Bolsonaro

Autre symbole fort, Miguel Reale Junior, ancien ministre de la Justice de Cardoso et surtout auteur de la demande de destitution qui a débouché sur la mise à l’écart de l’ex-présidente Dilma Rousseff (2011-2016), dauphine de Lula, a également appelé à voter pour le candidat de gauche, dès le premier tour. Selon lui, cela permettrait «d’empêcher tout acte de désespoir de Bolsonaro», qui risque, dit-il, de contester le résultat des urnes en cas de défaite au second tour, le 30 octobre.

Il redoute notamment un épisode similaire à l’invasion du Capitole, le 6 janvier 2021, aux États-Unis par des soutiens de Donald Trump.

Mercredi, des hommes politiques et des intellectuels de gauche en Amérique latine ont publié une lettre demandant au candidat de centre gauche, Ciro Gomes, actuellement en troisième position, avec 7% des intentions de vote, de se retirer de la course, afin de faciliter la victoire de Lula.

(AFP)

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