ActivisionComportements sexuels inappropriés: 37 salariés renvoyés
Environ 700 signalements ont été enregistrés ces sept derniers mois par l'éditeur de «Call of Duty» et «Candy Crush» pour des faits d'agressions, de harcèlement ou d'abus sexuels.
Le géant américain des jeux vidéo Activision Blizzard a licencié 37 employés et une quarantaine d’autres ont fait l’objet de mesures disciplinaires depuis juillet en raison de comportements sexuels inappropriés, a affirmé lundi le «Wall Street Journal». Selon le quotidien, qui s’est entretenu avec des sources proches du dossier, environ 700 signalements ont par ailleurs été enregistrés par l’entreprise lors des sept derniers mois pour des affaires d’agression, de harcèlement ou d’abus sexuels, certains incidents ayant fait l’objet de plusieurs signalements.
Dans le viseur des autorités US
La liste des actions prises par Activision devait être publiée avant les fêtes de fin d’année, précise le «Wall Street Journal», mais son patron, Bobby Kotick, s’y serait opposé de crainte qu’elle n’amplifie les déboires du groupe, déjà dans le collimateur des autorités américaines. Une allégation rejetée par Activision. «Une mise au point temporaire à l’attention de nos employés est toujours en cours d’élaboration et l’entreprise affirme son engagement à continuer à fournir des mises à jour» régulières sur la situation, indique le communiqué, cité par le quotidien américain.
Accusations de harcèlement
Fin juillet 2021, une agence de l’État de Californie, où se situe le siège d’Activision, a déposé une plainte auprès d’un tribunal civil de Los Angeles, reprochant à l’éditeur de «Call of Duty», «World of Warcraft» et «Candy Crush» d’avoir favorisé le développement d’une culture «sexiste» et de n’avoir rien fait pour y remédier. En septembre, le gendarme boursier américain, la SEC, a lancé une enquête pour déterminer si le groupe avait suffisamment communiqué sur les accusations de harcèlement et de discrimination dont il fait l’objet.
Pétition contre le patron
Deux mois plus tard, le «Wall Street Journal» révélait que M. Kotick, accusé par des salariés d’avoir cherché à étouffer plusieurs affaires, dont des accusations de viol, envisageait de démissionner s’il ne parvenait pas à régler les problèmes auxquels Activision fait face. Une pétition, signée par près de 20% des 9500 employés de l’entreprise, réclame le départ de M. Kotick, aux commandes depuis 1991.
Face aux multiples allégations, l’éditeur s’est séparé d’un de ses dirigeants, mentionné dans la plainte californienne, et a passé un accord en septembre pour mettre fin à d’autres poursuites d’une agence fédérale américaine pour harcèlement sexuel, discrimination sexuelle et représailles.
Majorité des plaintes examinées
Activision a indiqué lundi avoir terminé l’examen de 90% des plaintes qu’elle a reçues depuis juillet – sans préciser leur nombre – et dresse un bilan provisoire: «37 employés ont quitté la société et 44 autres ont reçu des réprimandes écrites, des avertissements formels ou d’autres mesures disciplinaires».
Pressions d'actionnaires
Selon le «Wall Street Journal», l’entreprise est sous la pression d’actionnaires et de partenaires commerciaux lui réclamant de faire preuve de davantage de transparence dans la gestion des affaires de harcèlement et d’abus sexuels. En fin d’année dernière, le directeur d’exploitation du groupe, Daniel Alegre, s’était engagé à augmenter de 50% la part d’employées femmes et non-binaires dans les cinq prochaines années afin d’atteindre une représentation de plus d’un tiers des effectifs.