Voile95 bateaux au départ de la Transat Jacques Vabre
Le départ de la célèbre course en double sera donné du Havre dimanche en début d’après-midi. Direction: Fort-de-France et la Martinique. Cinq Suisses s’aligneront en catégorie Imoca.
- par
- Renaud Tschoumy
Ce sont 95 bateaux, un record, qui partiront dimanche du Havre sur quatre tracés différents, en direction de Fort-de-France (Martinique), à l’occasion de la Transat Jacques Vabre, célèbre course en double créée en 1993.
Les géants des mers de la classe Ultim (multicoques de 32 m de long pour 23 m de large maximum) sont cinq à prendre le départ, barrés par les meilleurs marins de la planète (Charles Caudrelier, Thomas Coville, François Gabart...) et filent à toute vitesse sur l’eau, atteignant parfois plus de 90 km/h.
Ils profiteront d’une route à la hauteur de leurs performances : 7500 milles nautiques de l’Atlantique Nord à l’Atlantique Sud, soit l’équivalent de deux transats, un passage du Pot-au-Noir et une marque à aller chercher obligatoirement au large du Brésil.
40 Imoca seront de la partie
Les Imoca, célèbres bateaux utilisés sur le Vendée Globe, seront 40 à participer à cette 16e édition de l’épreuve, soit à quatre unités près la flotte inscrite au prochain «Everest des mers».
Considérés comme des bijoux de technologie, taillés pour le large et les grosses conditions, ils feront un crochet par l’Atlantique Sud avec un passage par l’archipel de Saint-Pierre et Saint-Paul, pour un périple de 5400 milles nautiques.
Cinq Suisses au départ
La Suisse est la troisième nation la plus représentée en Imoca sur cette Transat Jacques Vabre, derrière la France (52) et l’Angleterre (8). Cinq marins ont hissé un drapeau rouge à croix blanche sur leurs monocoques de 18 mètres. Une participation record qui suscite autant de curiosité que d’admiration sur les pontons.
Principale attraction helvétique, Justine Mettraux impressionne depuis son arrivée dans le milieu de la course au large. Entre Le Havre et la Martinique, elle fait équipe avec le Français Julien Villion, marin très complet et surtout grand spécialiste du routage et des analyses météo. Une place dans le top 5 est possible pour TeamWork. Si le bateau est plus ancien que les Imoca dernier cri, et intrinsèquement un peu plus lent, il est en revanche solide et parfaitement exploité.
A deux pas de la Genevoise sur les pontons du Havre, Alan Roura et Simon Koster constituent un duo 100% suisse, sur un bateau armé par un sponsor, Hublot, au diapason. Ce duo de skippers transcende les régions linguistiques avec un Genevois et un Zurichois.
Les ambitions devraient être grandes pour ce beau bateau noir et jaune. Mais certaines allures sont handicapantes. Au près, avec ses petits foils, Hublot ne régate pas dans la même catégorie. L’atout de Hublot? Il est fiable et pourra être poussé au maximum de ses capacités, même dans des conditions très musclées. Objectif Top 10, et plus si affinités tactiques et météorologiques sur le parcours, pour Alan Roura et Simon Koster.
Les deux derniers marins suisses ne sont pas encore les plus médiatiques mais ils sont pourtant très expérimenté. Ollie Heer, Zurichois, a longtemps été le préparateur du Britannique Alex Thomson, parcourant plus de 60’000 milles en Imoca. Nils Palmieri, lui, découvre la catégorie fort d’un apprentissage très convaincant du large au sein de la classe Figaro, sans conteste la plus relevée.
Ollie Heer vise une qualification pour le Vendée Globe 2024 sur son vieux monocoque à dérives droites. L’objectif est donc d’accumuler des milles en course. Mais sur les petites épreuves préparatoires de la saison, il s’est toujours classé parmi les trois premiers bateaux sans foils.