Football: La République Tchèque ne peut plus compter sur le passé. Et sur le présent?

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FootballLa République Tchèque ne peut plus compter sur le passé. Et sur le présent?

Les générations glorieuses n’ont pas été remplacées. Et puis, contre la Suisse ce jeudi (20 h 45) en Ligue des nations, le sélectionneur Jaroslav Silhavy doit même se passer de plusieurs éléments importants.

Valentin Schnorhk Prague
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Valentin Schnorhk Prague
Regard complice entre Jaroslav Silhavy, le sélectionneur de la République tchèque, et son gardien Tomas Vaclik.

Regard complice entre Jaroslav Silhavy, le sélectionneur de la République tchèque, et son gardien Tomas Vaclik.

IMAGO/CTK Photo

Les temps ont changé. Quatorze ans que la Suisse n’avait pas affronté la République Tchèque. C’était le match d’ouverture de l’Euro 2008, et le souvenir n’a rien de véritablement heureux pour l’équipe nationale. Les larmes d’Alex Frei, sorti sur blessure avant la mi-temps, le tir de Vaclav Sverkos, dévié par Patrick Müller, la défaite 1-0 et le présage d’une compétition à domicile qui allait tourner au fiasco.

Même si l’adversité d’alors incarnait un autre danger: il y avait du Petr Cech dans les buts, du Marek Jankulovski (alors à l’AC Milan) côté gauche ou encore le géant Jan Koller devant. Et pourtant, l’ère dorée des Nedved, Poborsky ou Smicer appartenait déjà au passé. Il y a une forme de triste et régulière déchéance sur les bords du Danube.

Pléiade d’absents

Parce que même si elle a été quart de finaliste du dernier Euro, l’équipe actuelle ne fait plus vraiment rêver. Certains joueurs suisses (Widmer et Freuler) ont été interrogés sur les dangers qu’ils identifiaient. Une réponse commune: Patrick Schick. Cela tombe bien, l’attaquant du Bayer Leverkusen (24 buts en Bundesliga cette saison) n’est pas de la partie, puisqu’il est blessé. «Bonne nouvelle», se sont repris en substance les internationaux suisses, pas mécontents de devoir éviter de se le coltiner.

Ce n’est pas l’unique bon point que pourra relever l’équipe de Suisse. Il y a en effet d’autres absents de marque dans les rangs du sélectionneur Jaroslav Silhavy. À commencer par Antonin Barak. Le milieu offensif avait inscrit onze buts cette saison avec le Hellas Vérone en Serie A. Le genre de joueurs dont une telle sélection peut difficilement se passer. Sans oublier que plusieurs joueurs du Slavia Prague, deuxième du dernier championnat tchèque, ont également étonnamment renoncé à ce rassemblement de juin, qui intervient deux mois après la qualification pour la Coupe du monde ratée (défaite en barrages contre la Suède).

«La Suisse est une équipe à respecter et elle peut se voir comme favorite»

Tomas Vaclik, gardien de la République Tchèque

«C’est clair qu’il n’est pas agréable d’avoir autant d’absents, et c’est vraiment dommage de ne pas avoir tous ces joueurs à disposition, a soupiré Silhavy mercredi. Mais d’un autre côté, cela offre une belle chance aux autres éléments qui seront appelés et j’espère qu’ils se montreront sous leur meilleur jour.» Demeure une question: la Suisse devra-t-elle se confronter à une République tchèque au rabais?

Une surprise contre la Suisse?

Pas vraiment. Parce que les deux joueurs de West Ham, le milieu et capitaine Tomas Soucek et le latéral droit Vladimir Coufal, sont de retour dans la sélection. Ce sont là des personnalités qui comptent dans la vie de la sélection tchèque. Au même titre qu’une vieille connaissance du football helvétique: dans les buts, Tomas Vaclick, dernier rempart du FC Bâle entre 2014 et 2018, fêtera sa 50e sélection. «J’ai passé de merveilleux moments en Suisse», a souri le successeur de Petr Cech, qui recroisera notamment la route de Breel Embolo, Fabian Frei ou Renato Steffen.

Souvenir bâlois: Renato Steffen, Manuel Akanji et Tomas Vaclik réunis sous le même maillot.

Souvenir bâlois: Renato Steffen, Manuel Akanji et Tomas Vaclik réunis sous le même maillot.

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«La Suisse a beaucoup progressé, au point d’éliminer la France à l’Euro et de terminer devant l’Italie en qualifications du Mondial, poursuivait Vaclik, aujourd’hui à l’Olympiakos. Je crois que c’est une équipe à respecter et elle peut se voir comme favorite ce  jeudi.» Reste qu’il y a une sensation de match couperet, pour les deux équipes. «Nous voulons faire tout ce qui est possible pour ne pas être relégués en Ligue B, a plaidé Jaroslav Silhavy. Ce sera un match très important pour nous.»

La presse tchèque n’est d’ailleurs pas dupe. Il faudra que son équipe nationale réalise un joli coup pour l’emporter jeudi. Alors elle a interrogé son sélectionneur sur la possibilité d’une surprise dans la composition qui sera alignée. Silhavy a botté en touche. Mais selon les échos venus de Prague, c’est un 3-5-2 qu’il devrait aligner. Le système utilisé lors du barrage perdu contre la Suède. À l’analyse, il se dit que ce choix-là avait surpris le staff de l’équipe de Suisse. Puisse-t-il en avoir décelé toutes les faiblesses.

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