La Chaux-de-Fonds (NE): «Si on le sort de prison aujourd’hui, il recommence, c’est sûr!»

Le Ministère public a requis 14 ans et 7 mois d’incarcération à l’encontre du maçon portugais qui avait voulu tuer son épouse en mettant fin à ses propres jours en précipitant sa voiture dans un ravin, le 15 février 2022. Une peine assortie d’une rare mesure d’internement et d’une expulsion de Suisse de 15 ans.

Le procureur général suppléant a, par contre, abandonné la charge de tentative d’assassinat, mercredi devant la cour criminelle de la Chaux-de-Fonds. Nicolas Aubert s’est contenté de soutenir la tentative de meurtre comme principal chef d’accusation d’une longue série, parmi lesquelles figurent notamment viols, menaces et lésions corporelles.

Les avocats des parties civiles se sont dits soulagés par la mesure d’internement requise. «Si on le sort aujourd’hui, il recommence, c’est sûr», a ainsi estimé Me Röthlisberger, avocat des fils, regrettant que l’accusé «n’a pas changé depuis son entrée en prison.».

En matinée, le prévenu s’était, il est vrai, systématiquement réfugié derrière son état psychologique au moment des faits pour excuser ses actes. Comme Me De Oliviera, défenseur de la mère, avant lui, Me Röthlisberger a plaidé pour le maintien de la tentative d’assassinat.

Persuadé que son épouse lui avait fait jeter un sort de mort par une sorcière qu’elle avait contactée sur Facebook, le quinquagénaire avait alors tenté d’éliminer sa femme pour ensuite tenter de se suicider aux Roches-de-Moron (NE) en précipitant son véhicule dans le vide.

Avant l’aube, celui qui souffre d’un trouble délirant de jalousie – une pathologie qui altère légèrement sa capacité de discernement -, avait kidnappé son épouse et blessé son fils avec un couteau, lorsque ce dernier avait tenté de s’interposer. Le prévenu et sa femme avaient miraculeusement survécu mais souffert de nombreuses blessures.

Si ces derniers faits implacables ont été admis par les avocats de la défense, Me Hurni et Me Jeanneret, tous les autres chefs d’accusation ont été rejetés. «Ce n’est pas parce que les actes de février 2022 ont eu lieu que notre client s’est rendu coupable de toutes les autres infractions reprochées. Il faudra prononcer un acquittement complet dans ces cas-là» ont plaidé les défenseurs, déroulant un très grand arsenal juridique. La cour rendra son jugement vendredi.