Faune: Face au retour du loup, l’abattage est facilité dans des régions d’Autriche

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FauneFace au retour du loup, l’abattage est facilité dans des régions d’Autriche

Le Tyrol a autorisé le tir de six canidés par décret, «ne pouvant faire l’objet d’un recours». Le WWF pense que Vienne doit au contraire «apporter sa contribution à la conservation de l’espèce».

Le Tyrol a autorisé l’abattage de six loups, pas encore effectué, la Carinthie en a déjà tiré cinq et prévoit d’en tuer huit de plus.

Le Tyrol a autorisé l’abattage de six loups, pas encore effectué, la Carinthie en a déjà tiré cinq et prévoit d’en tuer huit de plus.

Vladimircech/Freepik

Confrontées au retour du loup, plusieurs régions d’Autriche ont récemment adopté des autorisations d’abattage rapide, en violation du droit européen, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), provoquant un débat dans le pays alpin.

«Les preuves de présence ont fortement augmenté depuis 2019», avec des canidés «régulièrement observés à proximité immédiate des zones d’habitation, où ils s’attaquent à des animaux d’élevage», a déclaré, cette semaine, un porte-parole de la région du Tyrol, Maximilian Brandhuber. «Nous avons donc autorisé par décret», pour la première fois, «le prélèvement rapide de loups en février», a-t-il ajouté, estimant que «les grands prédateurs menacent la pérennité de l’économie alpestre».

«Nous avons autorisé par décret le prélèvement rapide de loups en février, car les grands prédateurs menacent la pérennité de l’économie alpestre.»

Maximilian Brandhuber, porte-parole de la région du Tyrol

Le Tyrol, région touristique qui met en avant la spécificité de ses troupeaux évoluant librement en alpage, a autorisé l’abattage de six loups, pas encore effectué. Cinq spécimens ont en revanche déjà été abattus dans la région voisine de Carinthie, qui a légiféré, fin janvier, et prévoit huit abattages supplémentaires, en réaction à la hausse des attaques sur le bétail.

Disparu au XIXe siècle, le loup est revenu progressivement, ces dernières années, repeupler naturellement ses anciens habitats en Autriche. Près de 80 individus ont été recensés en 2022, selon les estimations officielles.

Grogne du WWF

L’animal est protégé au sein de l’Union européenne par une directive adoptée en 1992, qui prévoit toutefois des dérogations, «systématiquement» attaquées en justice par les associations, selon le Tyrol. C’est pour cette raison que la province autrichienne a décidé d’adopter un décret, «ne pouvant pas faire l’objet d’un recours et imposant la mise en œuvre» du prélèvement, explique Maximilian Brandhuber.

Une méthode que dénonce le WWF. «L’Autriche n’a pas encore beaucoup de loups, et elle doit apporter sa contribution à la conservation de l’espèce, comme le font d’autres pays européens», a estimé Christian Pichler, expert de l’ONG.

Le WWF estime que le pays de 9,1 millions d’habitants doit apprendre des États voisins «ayant déjà des décennies d’expérience sur le sujet», notamment en perfectionnant le suivi des animaux et en évitant «d’alarmer» inutilement la population.

Conditions d’abattage revues à la baisse en Suisse

En Suisse, les conditions à remplir pour avoir l’autorisation d’abattre un loup ont été revues à la baisse début juin. Dès le mois de juillet, les cantons obtiendront plus facilement les autorisations de tir délivrées par la Confédération. «La Suisse compte actuellement environ 250 loups et 26 meutes, et les effectifs continuent de croître. En raison des problèmes auxquels doit faire face l’économie alpestre», nous souhaitons «autoriser plus facilement le tir de loups», écrivait le Conseil fédéral.

Parmi les modifications: des loups isolés pourront être abattus dès qu’ils tuent six animaux de rente, contre dix actuellement.

Le loup est aussi mal aimé en France, où les effectifs ont été évalués, à l’hiver 2021/2022, entre 826 et 1016 individus, des chiffres jugés sous-estimés par les éleveurs, qui réclament le «droit de se défendre», actuellement strictement encadré.

(AFP)

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