BasketballJaizec Lottie, de Monthey à la Summer League NBA
L’ex-meneur de jeu montheysan va disputer la Summer League dès le 7 juillet avec les Portland Trail Blazers.
- par
- Jérémy Santallo
La nouvelle a été abondamment relayée vendredi par le petit milieu du basket suisse sur les réseaux sociaux. Jaizec Lottie, meneur de jeu du BBC Monthey lors du dernier exercice, va disputer la Summer League avec les Portland Trail Blazers. Et ainsi passer de la première division helvétique aux ligues d’été de la NBA. Du jamais-vu? «Pour moi, oui. C’est assez dingue surtout quand on sait que c’est un joueur qui vient de deuxième division universitaire», lâche Patrick Pembele, son entraîneur chez les Sangliers. «J’imagine que c’est la première fois. En tous les cas, ce n’est pas arrivé dans un passé récent», enchaîne son agent Sevag Keucheyan.
Pour sa première année professionnelle, qui plus est en dehors des États-Unis, le rookie américain a été l’une des révélations de la saison de SB League, tournant à 21 points, 5 passes décisives et 4 rebonds en moyenne par match avec d’excellents pourcentages au shoot (59% à 2 points, 42% à 3 points et 80% aux lancers francs). «Il a été sélectionné par les Dallas Mavericks et Portland, précise Sevag Keucheyan. Il a opté pour les Blazers parce qu’il a trouvé qu’il avait mieux joué avec eux. Maintenant, il faudra voir si l’entraîneur lui donne sa chance. On nous a dit qu’il aurait des minutes, mais dans ce milieu, rien n’est jamais garanti.»
Invité par les Denver Nuggets en tant que natif du Colorado lors d’un work-out avant la draft 2022, l’enfant d’Aurora aura de la concurrence chez les Blazers dès le 7 juillet à Las Vegas, puisque le 3e choix de la loterie de cette année, Scoot Henderson, a été choisi par la franchise de l’Oregon. «Et ils évoluent tous les deux sur les postes arrières, rappelle Sevag Keucheyan. Si Scoot est dominant dès les premiers matches, il pourrait le mettre au repos ensuite pour éviter une blessure et ça laisserait peut-être de la place à Jaizec. Dans le cas contraire, il aura sans doute moins de minutes pour s’exprimer. Mais je sais qu’il donnera le maximum.»
L’été dernier, en débarquant en Valais, Patrick Pembele se souvient d’un joueur de 25 ans qui savait déjà où il voulait aller. «Dès son deuxième entraînement avec nous, il m’a dit que cette Summer League était un objectif, qu’il était suivi par des scouts qui avaient mis en avant son talent, mais aussi le fait qu’il devait travailler son attaque des pick and roll et sa sélection de tirs, se remémore Patrick Pembele. Je crois qu’il a beaucoup grandi sur ces deux aspects cette année avec nous. Et puis il y a également le facteur humain. Les recruteurs ont vu un rookie qui a passé une saison complète à l’étranger. Ça en dit long sur sa force de caractère.»
Lors d’une interview à son ancienne université floridienne de Flagler Saints, Jaizec Lottie confiait en novembre dernier son bonheur d’avoir fait de sa passion son métier. «Je rêvais de devenir professionnel depuis toujours et c’est formidable de l’être. Mais mon objectif, c’est la NBA, et je n’arrêterais pas d’y croire tant que je n’y serai pas.» Il faudra pour cela qu’on lui donne sa chance à Las Vegas, celle que n’avait pas eu Anthony Polite avec les San Antonio Spurs l’été dernier (1 match et 4 minutes de jeu). «Cette sélection avec les Blazers, cela ne va pas dire qu’il va jouer en NBA, note Sevag Keucheyan. Mais grâce à elle, son statut en Europe a déjà changé.»