Agressions sexuellesLe nouveau procès d’Harvey Weinstein entre dans le vif du sujet à Los Angeles
L’ex-producteur de cinéma fait face à onze accusations d’agressions sexuelles et de viols. S’il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à plus de 100 années de prison supplémentaires.
Le deuxième procès du magnat déchu d’Hollywood Harvey Weinstein, accusé de viols et d’agressions sexuelles, entre dans le vif du sujet, ce lundi, à Los Angeles, avec l’ouverture attendue des débats. Le producteur de 70 ans, aux grands succès primés comme «Pulp Fiction» ou «The Artist», a déjà été condamné à New York, où il purge depuis 2020 une peine de 23 ans de prison, également pour viol et agression sexuelle. Un verdict qui fut un événement majeur pour le mouvement #Metoo.
Cette fois, Harvey Weinstein fait face à onze chefs d’accusation pour des faits présumés commis sur cinq femmes, dans des hôtels de Beverly Hills et de Los Angeles, entre 2004 et 2013. Ce procès s’est ouvert le 10 octobre, par la sélection des jurés, finalisée jeudi. Le jury comptera au total neuf hommes et trois femmes, qui décideront ou non d’aggraver le sort de l’ancien faiseur de rois du cinéma américain.
S’il est reconnu coupable, Harvey Weinstein – qui a plaidé non coupable pour tous les chefs d’accusation – pourrait être condamné à plus de 100 années supplémentaires derrière les barreaux.
L’épouse d’un gouverneur parmi les accusatrices
Après un rejet initial par la justice, la Cour suprême de New York a finalement autorisé, en août, l’ancien producteur à faire appel de sa condamnation de 2020, donnant une nouvelle dimension au procès de Los Angeles. Au total, près de 90 femmes, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette, ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agressions sexuelles, ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, dont certaines remontent à 1977. L’ex-producteur est également inculpé au Royaume-Uni pour des agressions sexuelles qui remonteraient à 1996.
Parmi les cinq accusatrices – qui déposeront toutes à Los Angeles sous le pseudonyme de «Jane Doe» – figure Jennifer Siebel Newsom, épouse du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. L’ancien producteur a toujours assuré que toutes ses accusatrices étaient consentantes, tandis que son avocat plaide qu’il n’existe aucune preuve médico-légale ou de témoin crédible pour étayer les accusations.
Le nouveau procès de Harvey Weinstein coïncide également avec la première du film «She Said», présenté la semaine dernière au New York Film Festival et qui retrace l’enquête de deux journalistes du «New York Times» sur le tout puissant producteur. Avant sa chute, son influence sur Hollywood était immense. Au fil des années, les films produits par Harvey Weinstein, comme «Inglourious Basterds», de Quentin Tarantino, ont reçu plus de 300 nominations aux Oscars et 81 statuettes.