Amérique latine: Washington s’attaque à ceux qui facilitent «la migration illégale»

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Amérique latineWashington s’attaque à ceux qui facilitent «la migration illégale»

2,8 millions de migrants illégaux entrent aux États-Unis chaque année, principalement en provenance d’Amérique latine.

Antony Blinken au Guatemala, le 7 mai 2024.

Antony Blinken au Guatemala, le 7 mai 2024.

AFP

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé à sanctionner ceux qui facilitent «la migration illégale», lors d’une conférence régionale qui s’est tenue mardi au Guatemala sur les migrations, un sujet au centre de la campagne présidentielle aux États-Unis.

La «nouvelle politique de restriction des visas vise les personnes qui fournissent sciemment un moyen de transport à ceux qui cherchent à émigrer illégalement aux États-Unis», a déclaré en ouverture Antony Blinken devant les ministres des Affaires étrangères et hauts fonctionnaires d’une vingtaine de pays signataires de la Déclaration sur la migration et la protection, à Los Angeles lors du sommet des Amériques de 2022.

«Cette déclaration reconnaît que les migrations irrégulières affectent chacun de nos pays et que chacun d’entre nous a la responsabilité de contribuer à y remédier», a ajouté Antony Blinken, évoquant «un défi véritablement historique» pour le continent américain.

«Restrictions en matière de visas»

Le secrétaire d’État américain a notamment pointé «les vols charters arrivant au Nicaragua» avec des candidats asiatiques et africains à l’exil aux États-Unis. Il a en outre souligné que Washington avait annoncé lundi «des restrictions en matière de visas pour les dirigeants d’entreprises colombiennes maritimes qui facilitent l’immigration clandestine».

Soulignant les «mesures significatives pour élargir les voies de migration légale comme alternative à la migration irrégulière», il a dit soutenir «les efforts locaux visant à aider les personnes à rester en sécurité dans leur propre pays en s’attaquant aux causes profondes qui poussent les gens à se déplacer».

Quelque 2,8 millions de migrants illégaux entrent aux États-Unis chaque année. En pleine année électorale, l’immigration s’est imposée comme l’un des sujets-phares de la campagne qui oppose le président démocrate Joe Biden à son prédécesseur républicain Donald Trump, selon qui Joe Biden ne fait pas assez pour lutter contre l’immigration illégale.

«Causes structurelles»

Le président du Guatemala, Bernardo Arévalo, a également appelé à «faciliter une migration sûre, ordonnée, humaine et réglementée afin que nous puissions travailler à la recherche de solutions».

«Nous sommes convaincus que la migration est un défi multilatéral et c’est à partir de là que nous devons trouver des solutions communes», a déclaré à l’AFP la vice-ministre chilienne des Affaires étrangères, Gloria de la Fuente.

«La migration doit être un choix et non une obligation. C’est pourquoi notre première priorité est de nous attaquer aux causes structurelles», a lancé la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena, lors de la séance plénière.

«Si nous le faisons tous, pays d’origine et de destination, nous pourrons progresser. Cela signifie qu’il faut s’attaquer à la pauvreté, aux inégalités, au changement climatique, à la violence, et aussi éliminer les mesures coercitives unilatérales», a-t-elle ajouté.

1,15 million de migrants interceptés

Entre octobre et février, près de 130’000 Guatémaltèques ont franchi illégalement la frontière entre les États-Unis et le Mexique, selon l’autorité frontalière américaine. Durant cette même période, quelque 1,15 million de migrants ont été interceptés par Washington, selon le département d’État.

Les migrants n’effectuent pas tous leur long périple par voie terrestre, certains empruntent des voies maritimes et aériennes. Le Nicaragua, pointé par M. Blinken, opère comme un pont aérien par lequel des migrants asiatiques et africains cherchent à éviter le Darién, selon des responsables américains et des analystes d’Amérique centrale.

Le gouvernement autoritaire de Daniel Ortega, contre lequel Washington impose des sanctions, octroie de nombreux visas, assure-t-on de mêmes sources. Le Nicaragua ne participe pas à cette conférence et n’a pas signé la déclaration de Los Angeles en 2002 où il n’a pas été invité.

(AFP)

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