MotocyclismeAleix Espargaró, papa heureux
Père des jumeaux Mia et Max, Aleix Espargaró, l’aîné de la classe MotoGP, a une autre fille: l’Aprilia RS-GP! En pole position du GP d’Argentine.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
«Je suis fier, parce que je me sens un peu comme le papa de cette moto et de ce projet»: à 33 ans, Aleix Espargaró, le seul pilote de la classe MotoGP à n’avoir (encore) jamais gagné un GP, peu importe la catégorie, est connu pour avoir un caractère bien affirmé, pour son goût de la critique à tout va sur le comportement de ses adversaires, mais aussi pour son abnégation dans son métier de pilote.
Travailleur infatigable, excellent metteur au point, il a réussi, samedi soir sur le circuit de Termas de Río Hondo, un exploit à la hauteur de ses efforts: offrir à son employeur, Aprilia, une première pole position en MotoGP, même si ce n’est pas la première dans la classe principale (Jeremy McWilliams avait réussi pareille gageure lors du GP d’Australie 2000; c’était encore l’heure des 500 cm3 deux-temps et de la «petite» Aprilia 500 deux cylindres). «Peut-être que ce moment arrive sur le tard dans ma carrière, mais vous ne pouvez pas savoir combien c’est beau d’avoir une moto aussi compétitive», ajoute le frère aîné de Pol, qui s’élancera juste derrière son frangin (4e temps des qualifications avec sa Honda) dans un GP qui promet des surprises.
Ça bout sous les casques chez Ducati
Deux Ducati Desmosedici millésimes 2022 accompagneront l’Aprilia d’Aleix Espargaró sur la première ligne; ce sont celles de Jorge Martin et de Luca Marini. Quid des deux «rouge» officielles? Après avoir été pénalisé de trois places pour avoir gêné Fabio Quartararo alors que celui-ci était dans un tour rapide, Jack Miller s’élancera de la 14e place, juste à côté de son équipier «Pecco» Bagnaia, qui a lui aussi été convoqué par les commissaires – il a freiné en pleine ligne droite, agacé par le nombre d’adversaires qui voulait suivre son sillage -, mais qui a été absous.
Tension, dites-vous? «Nous sommes des êtres humains; quand vous êtes nerveux, vous pouvez commettre des erreurs. Je m’excuse», a déclaré Bagnaia qui, rappelons-le, était considéré comme l’un des grands favoris pour le titre 2022. Problème, après deux GP, il ne compte qu’un point à son compteur. Chez Miller, c’est l’incompréhension: «J’ai été pénalisé et je ne sais toujours pas ce que j’ai fait!»
La phrase du jour: Luca Marini
«L’équipe a passé une nuit blanche; cette première ligne (3e temps), c’est la sienne»: le team Mooney VR46, comme l’équipe d’Enea Bastianini, le leader du Mondial, n’avait aucun matériel vendredi soir, leurs caisses de transport n’étant arrivées qu’à 1 heure du matin, samedi, puisqu’elles se trouvaient dans l’avion-cargo de secours... qui était tombé en panne dans la semaine lors d’une escale technique.
Nakagami, Monsieur tests... PCR!
En début de semaine, le team LCR de Lucio Cecchinello et Honda annonçaient le forfait de leur pilote japonais Takaaki Nakagami, qui venait de subir un test PCR positif au Covid-19. Le Japonais n’allait pas pour autant laisser tomber l’affaire: encore positif mardi et mercredi, il obtenait enfin un résultat négatif jeudi, au moment où l’on apprenait que le GP d’Argentine pourrait, au mieux, commencer avec beaucoup de retard. Ni une, ni deux, «Taka» trouvait un vol vers l’Amérique du Sud, il débarquait dans le paddock vendredi et samedi matin, lors de la première séance d’essais libres, il signait... le meilleur temps. Ce fut un peu plus compliqué par la suite (10e place sur la grille): «Avec tout ce stress, je n’ai plus de force», déclarait-il samedi soir.
Le gag des réseaux sociaux
Il fallait s’y attendre, avec le feuilleton aérien qui aurait pu se terminer par l’annulation de ce GP d’Argentine, certains n’ont pas manqué de se poser la question qui précède chaque enquête: «A qui profite le crime»? Ou qui profiterait, dans le cas qui nous intéresse, de l’annulation? Voici la réponse...