Hockey sur glace: Benjamin Conz: «Jouer pour le HCA? C’est un rêve de gosse»

Après Genève-Servette, Langnau, Lugano, Fribourg-Gottéron et Ambri, Benjamin Conz va porter un sixième maillot différent dans l’élite du hockey suisse. Le gardien de 32 ans a signé, mercredi en fin d’après-midi, un contrat de deux saisons avec le HC Ajoie. Il s’agit d’un retour aux sources pour le natif de Saint-Ursanne, qui avait quitté son Jura natal à l’âge de 13 ans afin de poursuivre son développement aux Vernets.

Joint par téléphone, «Benji» est revenu sur les raisons qui l’ont motivé à quitter les Biancoblu, après sept ans d’histoire commune, pour la formation ajoulote. Interview.

Vous avez fait le choix du retour aux sources car la maison vous manquait trop?

Je suis parti très tôt du Jura, j’avais seulement 13 ans quand j’ai quitté la maison. J’ai toujours ressenti ce mal du pays et cette envie de revenir chez moi. Ce retour aux sources, après presque vingt ans sur la route, va me faire le plus grand bien.

Votre nom a été lié au HC Ajoie il y a plusieurs semaines déjà, mais l’officialisation a mis du temps à arriver. Qu’est-ce qui bloquait entre les différentes parties?

Pas grand-chose pour être honnête. C’est simplement que toutes les parties impliquées ont pris leur temps pour gérer les négociations au mieux. Personne n’était réellement pressé. Finalement, tout le monde est content par rapport à la façon dont le processus s’est déroulé.

Vous avez signé pour deux saisons, pouvez-vous expliquer la réflexion derrière cette durée?

J’ai envie de pratiquer mon sport le plus longtemps possible. La durée de deux ans est une bonne chose, car elle offre une certaine sécurité tout en me donnant la motivation de prouver que je pourrai encore jouer au hockey, à un bon niveau, à la fin de mon entente. Dans ma tête, je ne considère pas ce contrat comme mon dernier, mais il faut que les performances suivent, que mon état de santé reste bon et que l’envie soit toujours présente. Le monde du hockey contient de nombreuses incertitudes, donc, pour l’instant, je ne me projette pas plus loin que ces deux années.

Est-ce qu’une éventuelle reconversion au sein du club fait partie de votre contrat?

Ce n’est pas d’actualité pour le moment. Plus tard, je veux rester dans le monde du hockey, car c’est ma passion depuis toujours, et je me vois mal faire autre chose. Mais pour le moment, je me concentre sur les deux années qui viennent et comme je l’ai dit, je veux encore jouer.

Jouer pour le HC Ajoie: rêve de gosse ou désir devenu réalité lorsque le club a été promu en 2021?

C’est tout d’abord un rêve de gosse. Quand j’étais tout petit et qu’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais «jouer pour la première équipe du HCA». Avec la promotion en National League, l’envie de défendre les couleurs de ma région m’est tout de suite revenue en tête. J’ai toujours trouvé que des joueurs comme Julien (ndlr: Sprunger) ou Inti (ndlr: Pestoni) avaient une chance inestimable d’évoluer pour leur club, devant leur famille et leurs amis. C’est quelque chose dont j’ai toujours eu envie et qui deviendra possible dès l’an prochain.

Vous avez quitté le Jura à l’âge de 13 ans. Quels liens avez-vous gardé avec votre région natale en presque 20 ans sur la route?

Mes parents y habitent toujours. Ma copine vient de là-bas et sa famille vit aussi dans le Jura. J’y ai également énormément d’amis. J’ai toujours aimé cette région de notre pays. La mentalité des gens me correspond, donc je suis très heureux de faire mon retour chez moi.

La dimension familiale a-t-elle eu un impact au moment de prendre une décision pour votre avenir professionnel?

Bien sûr. Avec ma copine, on a deux enfants en bas âge et on souhaitait qu’ils puissent profiter régulièrement de leurs grands-parents et vice-versa. Plusieurs facteurs ont pesé dans la balance et ont mené à la décision de retrouver le Jura.

Quels sont-ils, outre la famille et l’envie de jouer pour son club de cœur?

Le défi sportif. Le HC Ajoie possède une belle marge de progression et j’ai envie d’aider le club à grandir encore dans les prochaines années. Il y a de nombreux beaux objectifs à atteindre avec cette organisation.

La concurrence que vous vivez actuellement à Ambri avec la présence de Janne Juvonen a-t-elle joué un rôle concernant votre choix?

Non, pas forcément, car j’ai une excellente relation avec Janne (ndlr: Juvonen), que ce soit sur et en dehors de la glace. Le hockey a énormément changé. Gardiens étrangers ou pas, il n’y a plus vraiment de portiers numéros 1 qui jouent 50 matches par saison. Les responsabilités sont partagées et tout le monde a du temps de jeu.

À Porrentruy, vous allez retrouver Damiano Ciaccio, votre ancien coéquipier à Ambri. Comment se passait la concurrence entre vous?

La relation était très similaire à celle que j’ai avec Janne (ndlr: Juvonen). On s’entendait super bien avec Damiano (ndlr: Ciaccio). On se connaissait déjà un peu avant notre période commune et on est devenus de bons amis en partageant le même vestiaire. Je me réjouis de le retrouver car on rigole énormément ensemble.

Votre aventure en Léventine dure depuis 2017. Quel est le souvenir que vous allez garder?

À froid, c’est difficile d’en choisir un. En jouant à Ambri, tu vis quoi qu'il arrive des moments uniques. Le premier qui me vient concerne l’entièreté de la saison 2018-2019. On avait terminé cinquième avec une ambiance d’équipe qui me reste encore en mémoire. Le dernier match à la Valascia était spécial tout comme le premier à la Gottardo Arena. L’ambiance était totalement folle. Les frissons me parcouraient le corps de la première à la dernière minute.

Puisque vous évoquez la ferveur des supporters d’Ambri, celle des fans du HCA est pas mal aussi, non?

J’ai vraiment hâte de jouer devant ce public. Les affluences sont excellentes depuis la promotion en National League. La mentalité des supporters jurassiens ressemble à celle des fans léventins. Ils veulent des guerriers qui donnent tout sur la glace, peu importe le classement et les résultats. Les gens repartent heureux s’ils voient une équipe qui joue à 100% et qui mouille le maillot.