FootballLe LS a joué comme un relégué
La venue du FC Zurich a tourné à la confusion pour des Vaudois réduits à dix dès la demi-heure (1-3).
- par
- Nicolas Jacquier Lausanne
Si Lucerne l’emporte cet après-midi contre GC, Lausanne retrouvera son rang de cancre de la Super League. Il en a déjà le niveau si l’on s’en tient à ce que les Vaudois ont proposé samedi contre Zurich. Dans ce choc des extrêmes, le LS n’a pas existé pendant 75 minutes, faute peut-être de s’en être aussi donné les moyens, si l’on songe à la présence incompréhensible de Puertas sur le banc à l’engagement.
La réception de ce fringant Zurich a tourné à la débandade pour une équipe qui a rappelé ses limites actuelles, qui sont les mêmes qu’au coup d’envoi du championnat. Ce LS-là présente trop de lacunes et n’affiche pas assez de points forts pour restaurer une confiance enterrée.
Le club vaudois a peut-être fait illusion à Saint-Gall et à Bâle, mais quand il retrouve son toujours plus maigre public, il n’y a plus grand-chose pouvant faire croire à une possible inversion de tendance. Or lorsqu’on en est réduit à lutter pour son maintien, la situation commanderait d’amorcer une série positive à domicile. Il y a bien une série d’entamée, mais elle est négative: battu par Lugano (0-2), Servette (0-3), Lausanne a encaissé un troisième revers de rang. Ajoutée à un doublé de Gnonto, l’expulsion de Thomas (30e) pour un tacle inconsidéré sur Ceesay a fini de confondre un hôte trahi par son manque d’identité de jeu et d’idées. Tout l’inverse d’un FC Zurich respirant la confiance.
Feux d’artifice à l’extérieur
Chaque but et plusieurs de ses actions n’ont pas manqué d’être fêtés par des feux d’artifice tirés derrière les gradins par ses ultras tenus à l’écart par les forces de l’ordre. Malgré la fermeture du secteur visiteurs par la Ligue, ceux-ci avaient effectué le déplacement.
Entre fusées et chants, Zurich était chez lui à la Tuilière. Dans un stade que plusieurs dizaines de ses supporters, infiltrés dans les tribunes, avaient annexé, les protégés de Breitenreiter ont su imposer leur magnifique jouerie avant de lever le pied.
Alors que le leader a confirmé son statut de prétendant au titre (qu’il n’a plus remporté depuis 2009), Lausanne a joué comme un relégué avant de profiter du relâchement adverse. On doit même à Coyle le geste de la soirée - frappe croisée déposée dans la lucarne - alors que le scénario aurait pu être différent si le poteau n’avait pas repoussé un essai de Sanches.
Pour des Vaudois en manque de certitudes, de quoi faut-il le plus s’inquiéter? Outre une nervosité de mauvais aloi, c’est l’absence d’ambitions dans le jeu qui freine l’expression collective. La vérité est cruelle pour un LS qui a régressé, faute d’avoir réussi à intégrer les multiples changements intervenus cet été. Alors qu’il comptait déjà 20 points la saison passée à pareille époque (ce qui lui assurait le 7e rang), le voici condamné à faire les fonds de tiroir.
À la Tuilière, il y a quelque chose de cassé. C’est l’accoutumance à l’échec, comme l’acceptation d’un destin. C’est ce qu’il faudra combattre durant la trêve. Les chances de maintien dépendront de la stratégie d’Ineos. Hormis le cas de Borenovic lui-même (le coach devra-t-il s’effacer?), ses dirigeants accepteront-ils de faire l’effort financier pour recruter le grand attaquant qui fait défaut? Si tant est qu’il soit rétabli, Turkes ne sauvera pas seul Lausanne. Le salut de celui-ci passe obligatoirement par l’engagement d’un véritable buteur.
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