QATAR 2022: Raoul Savoy: «Les Français vont exploser en vol»

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QATAR 2022Raoul Savoy: «Les Français vont exploser en vol»

Qui ira au bout? D’où viendra la surprise? Qu’espérer des Helvètes? Raoul Savoy répond aux questions du Matin.ch. Sélectionneur de la Centrafrique, le Vaudois n’hésite pas à lancer quelques piques.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Depuis l’été 2021, le Vaudois Raoul Savoy (49 ans) a retrouvé la Centrafrique, une équipe nationale qu’il avait déjà entraînée en 2014 et 2017.

Depuis l’été 2021, le Vaudois Raoul Savoy (49 ans) a retrouvé la Centrafrique, une équipe nationale qu’il avait déjà entraînée en 2014 et 2017.

Photo Jean-Guy Python/LMS

Qu’attendez-vous de cette Coupe du monde?

J’espère que l’on réussira à parler de foot. Cela reste quand même un Mondial, non? Il n’est bien sûr pas question d’occulter les polémiques et tout ce que l’on sait, notamment au niveau des conséquences résultant de la désignation du Qatar, mais il serait bon de parvenir aussi à se concentrer sur le jeu. Cela promet d’être une Coupe du monde différente avec des choses différentes à voir.

Qui en sera la star?

Plus qu’un joueur, je pense qu’une équipe va se révéler. Comme le Danemark avait pu l’être en son temps. On aurait besoin de fraîcheur, de sortir des canevas habituels.

Pourra-t-on s’affranchir des polémiques et regarder les matches sans avoir mauvaise conscience?

Tout dépendra des résultats, les gens sont volatils. Si la Suisse gagne, beaucoup oublieront le reste. Si elle devait par contre passer à travers, les histoires repartiront de plus belle.

«Se comporter comme on l’a fait, c’est montrer une méconnaissance totale de l’adversaire»

Raoul Savoy, sélectionneur du Centrafrique

Selon vous, d’où viendra la surprise?

D’une équipe européenne qui n’a encore jamais été jusqu’au bout. Je vois assez les Pays-Bas jouer ce rôle-là. Je ne crois pas en une équipe africaine sur la durée de la compétition. Cela viendra un jour mais cela me semble encore trop tôt. Le potentiel existe mais c’est un problème de concentration et de régularité sur la longueur.

Où s’arrêtera la Suisse?

En théorie, elle peut être une bonne surprise à condition de montrer autre chose que face au Ghana. Au lieu de se cacher de peur de trop en dévoiler, la Suisse aurait mieux fait de montrer ses forces et de gonfler les pectoraux…

On vous sent fâché…

Mais je le suis! Jouer le Ghana s’inscrivait dans une stratégie mûrement réfléchie. Mais pas de cette manière, s’il vous plaît. Je suis outré des choix de Yakin. Quel sens donner à un match pareil, avec un système jamais utilisé jusque-là? Pendant ce même temps, l’Argentine, le Portugal, l’Espagne ont tous joué à fond, ils ont fait leur boulot, eux. Même Messi a disputé les 90 minutes. Se comporter comme on l’a fait, c’est montrer une méconnaissance totale de l’adversaire. Si la Suisse voulait relancer le Cameroun, c’est pleinement réussi, il n’aurait pas fallu se comporter autrement. On a tout fait sauf jouer. Un tel revers pourrait laisser des traces.

«Je ne crois pas en la France. Pour moi, les champions du monde vont exploser en vol, il y a trop de tensions malsaines»

Raoul Savoy, sélectionneur de la Centrafrique

Qui retrouvera-t-on en finale le 18 décembre?

Je ne dirais pas non à une explication finale 100% sud-américaine entre l’Argentine et le Brésil. Je ne crois absolument pas en la France. Pour moi, les champions du monde vont exploser en vol, il y a trop de tensions malsaines depuis trop longtemps. Je les sens fragiles.

La Coupe du monde a toujours constitué un marqueur de nos identités. S’il fallait ressortir un souvenir, une émotion, une édition, ce serait quoi?

J’en vois deux. 1982 en Espagne, chez mes grands-parents à Valence. J’y suis resté un mois. Et 2010 en Afrique du Sud parce qu’à l’époque, j’étais le sélectionneur du Swaziland voisin. J’avais vécu ça de près, disputant notamment plusieurs matches amicaux contre des pays qualifiés.





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