FranceLa responsabilité pénale des accusés est «totale» dans l’affaire Knoll
Un expert psychiatre entendu mercredi au procès du meurtre de Mireille Knoll a estimé que la responsabilité des deux accusés était «pleine et entière».
Le meurtre de Mireille Knoll, vieille dame de confession juive, à Paris avait provoqué indignation et émoi en France et à l’étranger. Si les deux accusés présentent des troubles de la personnalité et des addictions, leur responsabilité pénale est «entière», selon un expert psychiatre entendu mercredi aux assises.
L’addiction ancienne et tenace des deux hommes, à l’alcool notamment pour Yacine M. qui dit «bien aimer planer», et au crack entre autres pour Alex C., revient régulièrement dans les débats depuis l’ouverture du procès le 26 octobre. Il est notamment question de Porto consommé dans l’appartement de la victime juste avant le meurtre. Pour autant, «il n’y a pas lieu de retenir une altération du discernement», a assuré mercredi un expert psychiatre entendu par la cour.
Le meurtre de Mireille Knoll, tuée de 11 coups de couteau et en partie brûlée dans son logement social, avait suscité un vif émoi, d’autant plus qu’un an auparavant Sarah Halimi, sexagénaire juive, était défenestrée par un jeune homme à Paris.
Au sujet de ce dernier, des experts avaient conclu qu’il était au moment des faits en proie à une «bouffée délirante», liée probablement à une forte consommation régulière de cannabis, et de fait irresponsable pénalement, ce qui a entraîné l’impossibilité d’un procès et des débats encore brûlants aujourd’hui. Dans l’affaire Knoll, la question de l’irresponsabilité semble vite balayée.
«Pas de pathologie mentale»
«Sa responsabilité pénale est totale, il n’y a pas de débat sur cette question-là», a indiqué le psychiatre au sujet de Yacine M., 32 ans. Ce fils de l’une des voisines de Mireille Knoll connaissait bien la vieille dame, avec qui il conversait souvent et qu’il aidait, enfant, à faire des courses en échange d’argent de poche.
Est-ce que l’alcool aurait modifié son comportement le jour du meurtre ? «Je ne suis pas certain» car la consommation est une «habitude chez lui», il en consomme «quotidiennement», explique le psychiatre. Selon lui, l’accusé disposait de sa pleine conscience et sa vigilance n’a pas été altérée.
La responsabilité pénale est également «pleine et entière» pour Alex C., dit le psychiatre, estimant qu’il «ne présente pas de pathologie mentale». L’homme de 25 ans, aux traits juvéniles, a connu la mendicité et la vie dans la rue, comme le rapporte par ailleurs une psychologue devant la cour, et dépensait un temps «96 euros» en crack (un dérivé de la cocaïne) par jour.
Pour autant, le même tempérament impulsif, les mêmes difficultés à se contrôler et à accepter la soumission marquent les trajectoires de ces deux hommes, jalonnées de violences, de carences affectives et de viols dès l’enfance. Le procès se poursuit jusqu’au 10 novembre.