Mexique: L’opposition manifeste à Mexico contre une réforme électorale

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MexiqueL’opposition manifeste à Mexico contre une réforme électorale

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador veut réformer l’Institut national électoral en charge d’organiser le prochain scrutin présidentiel, prévu mi-2024.

Les manifestants vêtus de blanc et de rose (les couleurs de l’INE) se sont rassemblés sur la place centrale du Zocalo, la plus grande du Mexique.

Les manifestants vêtus de blanc et de rose (les couleurs de l’INE) se sont rassemblés sur la place centrale du Zocalo, la plus grande du Mexique.

AFP

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Mexico contre une réforme électorale approuvée par le pouvoir qui menace, selon l’opposition, l’Institut national électoral (INE) en charge d’organiser le prochain scrutin présidentiel prévu mi-2024.

Les manifestants vêtus de blanc et de rose (les couleurs de l’INE) se sont rassemblés sur la place centrale du Zocalo, la plus grande du Mexique, sous le slogan #On ne touche pas à mon vote, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon les autorités de la ville de Mexico, quelque 90’000 personnes ont participé à la manifestation, bien loin des 500’000 manifestants avancés par Marko Cortés, chef du Parti action nationale (PAN, droite), parti d’opposition. D’autres manifestations ont eu lieu à travers le pays.

Définitivement approuvée mercredi, la réforme électorale réduit le budget et les emplois à l’INE que le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, accuse d’avoir couvert des fraudes dans le passé et de coûter cher aux finances publiques.

«Un pas en arrière pour la démocratie»

«Des éléments-clés (…) du système électoral mexicain qui a permis la rénovation pacifique et périodique des pouvoirs à travers le vote libre et secret peuvent courir le risque de se voir affectés», selon l’INE. L’INE et les partis de l’opposition ont annoncé un recours contre la réforme devant les juges de la Cour suprême.

«Nous leur faisons confiance (…) pour préserver la vie démocratique du pays», a déclaré un orateur, José Ramon Cossio Diaz, lui-même ex-magistrat à la Cour suprême. Il accuse l’actuel président de vouloir «s’approprier le système électoral».

La réforme «est un pas en arrière pour la démocratie», a déclaré à l’AFP Alejandro Rordiguez, un avocat de 61 ans, venu aussi «protester» contre le président de gauche. Sa politique «porte préjudice aux Mexicains», estime-t-il.

Marche du pouvoir

Adepte du clivage politique, Andres Manuel Lopez Obrador a qualifié ses adversaires de «corrompus» qui veulent revenir au pouvoir. Il a estimé que les manifestants défendaient également l’ex-secrétaire (ministre) de la Sécurité, Genaro García Luna, qui vient d’être reconnu coupable de trafic de drogue par un tribunal aux États-Unis. Genaro Garcia Luna avait été ministre sous le président de droite Felipe Calderon (2006-2012).

«Ils viennent dire: on ne touche pas à l’INE, mais aussi ‘‘on ne touche pas à Garcia Luna’’ et dans le fond: ‘‘on ne touche pas au régime corrompu et conservateur’’», a déclaré mercredi Andres Manuel Lopez Obrador. Le président, toujours populaire après plus de quatre ans de mandat, a annoncé une manifestation le 18 mars pour le 85e anniversaire de la nationalisation de la production et de l’exploitation du pétrole par son prédécesseur Lazaro Cardenas.

Élu en 2018, Andres Manuel Lopez Obrador quittera le pouvoir à l’issue de son mandat unique de six ans prévu par la Constitution. Son ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard et surtout la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, tous deux du parti au pouvoir Morena, sont les favoris dans la course à la succession d’Andres Manuel Lopez Obrador d’après les enquêtes d’opinion.

Une première manifestation de l’opposition contre la réforme avait rassemblé le 13 novembre dans les rues de Mexico des dizaines de milliers de personnes. Deux semaines plus tard, Andres Manuel Lopez Obrador mobilisait dans la rue des dizaines de milliers de personnes pour présenter le bilan de ses quatre ans au pouvoir.

(AFP)

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