ONUL’UDC force au débat sur la candidature suisse au Conseil de sécurité
La Suisse devrait être élue au sein du Conseil de sécurité de l’ONU en juin. Mais l’UDC impose un débat spécial au Parlement au printemps à ce sujet, craignant pour la neutralité du pays, notamment à cause du conflit russo-américain à propos de l’Ukraine.
Vendredi dernier, aux entretiens de Wattwil, le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis annonçait aux partis du pays: «Nous sommes sur la bonne voie», à propos de la candidature de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais l’UDC a exigé une session extraordinaire à ce sujet, indique le président du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi (ZG) dans le «SonntagsBlick» du jour. Demande qui a abouti, ont confirmé les services du Parlement à la «NZZ am Sonntag».
Neutralité «gravement menacée»
L’UDC souhaite que «tous les partis se prononcent à nouveau pour ou contre la candidature de la Suisse neutre au Conseil de sécurité de l'ONU avant l'élection prévue en juin 2022», explique Thomas Aeschi, pour qui elle menace gravement la neutralité suisse. «Nous sommes sur le point de jeter notre neutralité à la poubelle», renchérit le conseiller national UDC Roland Rino Büchel (SG). Et d’ajouter: «Qu'en sera-t-il lorsque nous serons effectivement assis à la table des grandes puissances au Conseil de sécurité?» Selon lui, il est grand temps de mettre fin à cet exercice incendiaire.
Le conseiller national UDC Franz Grüter (LU), président de la Commission de politique extérieure, constate encore dans la «NZZ am Sonntag» que «la crise ukrainienne montre que notre principale contribution à la politique de paix consiste à nous proposer comme médiateur». Selon lui, «peu de pays sont mieux placés pour réunir les parties en conflit autour d'une table comme nous le faisons à Genève». Devenir membre du Conseil de sécurité mettrait cet atout en jeu: «Notre indépendance et notre crédibilité ne peuvent être mises à mal que si nous devons prendre position au Conseil de sécurité - et nous y serons contraints», lance-t-il.