JaponCrash en mer d’un aéronef américain: les recherches continuent
Un Osprey CV-22B transportant huit personnes s’est abîmé en mer mercredi. Sept passagers sont toujours recherchés, alors qu’un huitième a été déclaré mort peu après avoir été retrouvé.
Les recherches se poursuivaient jeudi matin pour tenter de localiser sept personnes portées disparues après le crash en mer d’un Osprey de l’armée américaine la veille dans le sud-ouest du Japon, qui a fait au moins un mort. L’un des passagers de cet appareil de transport aérien avait été retrouvé en mer inconscient et en arrêt cardio-respiratoire mercredi, et son décès a été confirmé après son transfert dans un hôpital japonais.
Le commandement spécial de l’armée de l’air américaine a précisé que le Osprey CV-22B transportait huit membres d’équipage et «effectuait une mission d’entraînement de routine» à partir de la base aérienne américaine de Yokota, près de Tokyo. «La cause de l’accident est pour l’instant inconnue», avait-il déclaré dans un communiqué mercredi, ajoutant que le personnel d’urgence «est sur place et mène des opérations de recherche et de sauvetage».
Un responsable de la gestion des urgences dans le département japonais de Kagoshima (sud-ouest), au large duquel l’appareil s’est abîmé, a indiqué à l’AFP que la police avait reçu «un signalement selon lequel un Osprey crachait des flammes depuis son moteur gauche» et perdait beaucoup d’altitude près de l’île de Yakushima.
Sur des photographies diffusées par l’agence des garde-côtes japonais on peut voir ce qui ressemble à un canot de sauvetage jaune retourné et d’autres débris flottant à la surface de l’eau. Un porte-parole des garde-côtes a fait savoir à l’AFP jeudi que les opérations de recherche s’étaient poursuivies toute la nuit et que «des avions et des navires étaient déployés». Cette agence avait un temps évoqué six membres d’équipage à bord.
Nombreux accidents
L’Osprey, issu d’une coopération entre l’avionneur américain Boeing et le spécialiste des hélicoptères Bell, est doté de rotors basculants lui permettant de décoller et atterrir verticalement comme un hélicoptère et de voler comme un avion.
Malgré la fiabilité qui fait débat depuis longtemps de cet engin hybride en raison de nombreux accidents mortels, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a laissé entendre mercredi que son gouvernement ne demanderait pas immédiatement à l’armée américaine de clouer au sol ses Osprey ni n’envisagerait de le faire pour ceux utilisés par les forces terrestres d’autodéfense japonaises, selon l’agence Kyodo. «C’est une question sur laquelle nous devrons nous pencher après avoir identifié ce qui s’est réellement passé», a déclaré le dirigeant aux journalistes d’après l’agence.
Fin août, trois Marines américains avaient été tués et cinq personnes gravement blessées dans l’accident d’un Osprey dans le nord de l’Australie alors qu’il participait à des manœuvres militaires conjointes américano-australiennes. En 2022, quatre Marines américains avaient aussi perdu la vie en Norvège lorsque leur Osprey s’était écrasé lors d’exercices de l’OTAN.
Un engin du même type de l’armée américaine s’était également abîmé en mer en 2017 après avoir heurté l’arrière d’un navire dans le cadre d’exercices militaires américano-australiens, faisant trois morts. Et en avril 2000, 19 Marines avaient été tués lorsqu’un Osprey s’était écrasé en Arizona (sud-ouest des Etats-Unis).
L’armée américaine compte quelque 54’000 soldats au Japon, dont une majorité sont basés dans l’archipel méridional d’Okinawa. Des incidents et accidents impliquant des aéronefs de l’armée américaine au Japon se sont déjà produits par le passé, y compris concernant des Osprey, qui à cause de leurs problèmes de sécurité récurrents sont vus d’un mauvais œil par la population japonaise, et en particulier à Okinawa.
En 2016, l’amerrissage d’urgence d’un Osprey au large d’Okinawa, un incident qui n’avait pas fait de victimes, avait forcé pendant quelques jours les forces américaines à suspendre les vols de ces appareils au Japon en raison de vives protestations locales.