Télévision : TF1 et M6 veulent jouer la carte du streaming gratuit 

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TélévisionTF1 et M6 veulent jouer la carte du streaming gratuit

Après l’échec de leur fusion, les deux chaînes privées françaises TF1 et M6 abandonnent le streaming payant pour miser sur sa version gratuite, avec publicité.

AFP

La disparition attendue de la plateforme Salto signe la fin des ambitions de TF1 et M6 dans le streaming par abonnement payant. Après leur mariage avorté, les deux concurrents comptent désormais peser sur le marché de la publicité vidéo numérique grâce à leurs programmes populaires.

«On tourne la page Salto pour se concentrer sur notre métier», a résumé avec amertume le patron de M6, Nicolas de Tavernost, lundi soir, à l’heure d’évoquer les charges liées à la liquidation de la plateforme vidéo.

Chère expérience Salto

Salto, qui ne prend plus de nouveaux abonnés, aura coûté en 2022 quelque 46 millions d’euros à chacun des deux groupes privés, coactionnaires au côté de France Télévisions. Tous deux auront globalement vu leur bénéfice fondre l’an passé: une chute de 21,8% à 176 millions d’euros pour TF1, un plongeon de 42,5% pour M6 à 161,5 millions.

Associées à des perspectives publicitaires moroses en raison de la dégradation du contexte économique, ces publications de résultats ont provoqué une baisse des actions de TF1 et M6 mardi à la Bourse de Paris. Vers midi, le titre de TF1 cédait 5,39% à 7,11 euros, tandis que celui de M6 ne perdait plus que 0,64% à 14,04 euros, après avoir lâché jusqu’à 9%. 

Régulateur pointé du doigt

Selon Nicolas de Tavernost, l’expérience Salto a tourné court en raison des remèdes drastiques imposés par l’Autorité de la concurrence, qui empêchaient les groupes de construire une véritable entreprise commune et d’optimiser les achats de programmes. Et le refus par la même instance du mariage entre les deux groupes privés à l’automne, après des mois de discussions, a éteint les espoirs de voir la plateforme changer de gouvernance.

Constatant que son groupe «n’a pas les capacités financières de faire un service complet de SVOD (vidéo à la demande par abonnement, ndlr) par rapport à la concurrence internationale», le dirigeant souhaite désormais relancer M6 en investissant dans des programmes efficaces pour susciter une consommation en rediffusion sur sa plateforme internet 6play.

Franchises comme «Star Ac» ou «Koh-Lanta» 

De son côté, le groupe TF1, désormais dirigé par Rodolphe Belmer qui a pris ses fonctions de PDG lundi, ne veut pas augmenter son enveloppe déjà conséquente de programmes (près d’un milliard d’euros par an), mais les sélectionner en fonction de leur capacité à être visionnés et revisionnés, en direct et en replay sur sa plateforme myTF1.

«Ce que nous constatons, c’est que les programmes qui fonctionnent très bien sur le digital, en particulier chez les jeunes, ce sont les grands programmes sérialisés», a-t-il souligné mardi, lors d’une conférence avec des journalistes.

«La demande du public se porte sur les grandes franchises», des grandes fictions («HPI», «Les Combattantes») aux émissions de téléréalité («Star Ac», «Koh-Lanta»), a précisé l’ancien directeur général de Canal+ et ex-administrateur de Netflix, qui anticipe «une consommation à la demande majoritaire à moyen terme».

Dans cette perspective, malgré le succès du Mondial de football en termes d’audiences et de recettes, «le sport n’est pas un genre de programmes qui va faciliter l’accélération vers le digital», a ajouté Rodolphe Belmer.

Publicité ciblée

Reste, pour se passer d’abonnements, à monétiser au mieux la publicité numérique, et donc idéalement ciblée. Celle-ci est vendue au moins trois fois plus cher sur les plateformes numériques qu’à la télévision, selon le patron de TF1, et cela pourrait encore augmenter grâce aux données sur les consommateurs. Toutefois, le chiffre d’affaires de myTF1 reste «modeste», autour d’une centaine de millions d’euros. 

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(AFP)

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