Bellinzone (TI): Attaque djihadiste au couteau de Lugano: le verdict va tomber

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Bellinzone (TI)Attaque djihadiste au couteau de Lugano: le verdict va tomber

La justice suisse rend lundi son verdict à l’encontre d’une jeune Suissesse ayant tenté d’égorger en 2020 à Lugano deux femmes au nom du groupe État islamique (EI).

Image d’illustration.

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AFP

La santé mentale de l’accusée a été au cœur de ce procès qui s’est tenu la semaine du 29 août au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. La lecture du verdict doit démarrer à 10h00. Âgée de 29 ans, la jeune femme est jugée pour «tentatives répétées d’assassinat» et violation de l’article de la loi interdisant les groupes djihadistes Al-Qaïda et État islamique. Il lui est en particulier reproché d’avoir agi dans le but «de commettre un acte terroriste» au nom de l’EI.

Le 24 novembre 2020, l’accusée avait tenté d’égorger une cliente et une employée chez Manor à Lugano avec un couteau à pain acheté sur place.

L’une des victimes, grièvement blessée au cou, s’est constituée partie civile et réclame 440’000 francs. La seconde, une vendeuse qui a été blessée à la main, était parvenue à maîtriser l’assaillante avec d’autres personnes. L’accusée est également poursuivie pour avoir exercé la prostitution sans le déclarer entre 2017 et 2020.

Accusée schizophrène

La procureure a requis une peine de prison de 14 ans mais souhaite que la peine soit suspendue le temps que l’accusée suive un traitement médical dans en établissement fermé tant que le risque de récidive demeure. Selon les experts, elle souffre d’un léger retard mental et d’une forme de schizophrénie, et présente un risque de récidive.

De père suisse et mère serbe, elle s’est convertie à l’islam après avoir été mariée à un Afghan, dont elle a fini par divorcer l’an dernier. Elle a assuré pendant le procès avoir depuis longtemps voulu agir pour «l’État islamique» et montrer qu’elle était «capable de mener un acte terroriste».

Tentative d’assassinat ou d’homicide?

La défense s’est appuyée sur son état mental pour réfuter le motif «terroriste». Il a été demandé à la cour d’acquitter la jeune femme du premier chef d’accusation, principalement sur la base du fait qu’elle «doit être considérée comme incapable de discernement pour des infractions à caractère politico-idéologique», a expliqué à l’AFP son avocat Daniele Iuliucci.

Concernant le deuxième chef d’inculpation, la défense, a-t-il indiqué, a demandé une peine de prison de 8 ans pour «tentative de double homicide intentionnel», et non d’assassinat comme le demande le parquet. Elle demande par ailleurs que la peine de prison soit décomptée du temps passé à suivre le traitement.

Lors de l’attaque, la jeune femme a crié à plusieurs reprises «Allahou Akbar» et «Je vengerai le prophète Mahomet», et déclaré «Je suis ici pour l’EI», selon l’acte d’accusation, qui considère qu’elle a agi avec «préméditation et de manière planifiée». Elle était connue des autorités.

Selon la police, elle était «tombée amoureuse» sur les réseaux sociaux d’un combattant djihadiste en Syrie qu’elle avait tenté de rejoindre en 2017 avant d’être arrêtée à la frontière turco-syrienne et renvoyée en Suisse, puis placée dans une institution psychiatrique.

(AFP)

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