Attentats de BruxellesFin du procès en vue, Abdeslam au centre de l’attention
Dans le procès des attentats de Bruxelles, ce lundi coïncide avec le début du réquisitoire. Les principaux accusés, dont Salah Abdeslam, risquent la prison à vie.
Le procès des attentats de 2016 à Bruxelles est entré, lundi, dans sa dernière ligne droite, avec le début du réquisitoire sur les peines réclamées contre les huit accusés déclarés coupables, dont Salah Abdeslam, qui demande déjà de ne pas retourner en détention en France.
Dans ce procès-fleuve, entamé en décembre 2022, Salah Abdeslam et son ami d’enfance M.A. encourent une nouvelle peine de prison à vie, après celle prononcée à Paris, en juin 2022, pour les attentats du 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts.
Fin juillet, la cour d’assises de Bruxelles les avait jugés, avec quatre autres accusés, coauteurs des attentats suicides du 22 mars 2016 (35 morts), les condamnant pour «assassinats dans un contexte terroriste», l’infraction la plus grave. Après une pause de six semaines, il reste à connaître les peines de prison contre les condamnés. Ce verdict, non susceptible d’appel, est attendu à la mi-septembre.
Parmi les dix accusés au total, deux ont été acquittés. Deux autres parmi les huit hommes déclarés coupables l’ont été seulement pour «participation aux activités d’un groupe terroriste» et risquent donc un maximum de dix ans de prison.
Déchéance de nationalité
À l’encontre de l’un d’eux, S.A., déjà condamné à Paris, pour le 13 novembre, et à Bruxelles, pour une fusillade avec la police le 15 mars 2016, aucune peine n’a été réclamée. Le procureur fédéral Bernard Michel a expliqué qu’en droit belge, il était impossible d’ajouter une peine à la condamnation à vingt ans de prison prononcée, en 2018, en lien avec cette fusillade, «la peine maximale» pour ces tentatives d’assassinat sur plusieurs policiers.
Contre O.A., commanditaire des attentats de Bruxelles (comme de ceux de Paris) et chef de la cellule djihadiste, le Parquet a demandé sans surprise la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une déchéance de sa nationalité belge. Ce Belgo-Marocain, présumé mort en Syrie en 2017, était à nouveau jugé par défaut.
L’«aide indispensable» d’Abdeslam
De son côté, Salah Abdeslam, qui sera fixé mardi sur les intentions du parquet, nie sa participation aux attentats de Bruxelles. Il était en prison le 22 mars 2016, arrêté quatre jours plus tôt dans son quartier de Molenbeek. À l’audience, il a affirmé qu’il voulait «partir en Syrie» pour poursuivre le djihad, après les attaques de Paris.
Mais le jury populaire n’a pas été convaincu par sa défense. Il a estimé qu’Abdeslam avait apporté «une aide indispensable» aux attaques du 22 mars, à l’aéroport de Zaventem et au métro Maelbeek, également revendiquées par l’organisation État islamique.
Pour «finir le travail»
Le djihadiste français, qui aura 34 ans à la mi-septembre, ne s’est «jamais désolidarisé» du groupe replié à Bruxelles, après le 13 novembre et, comme en témoignent certains écrits, «a choisi de rester en Europe pour «finir le travail», a relevé la Cour dans son arrêt, fin juillet.
Dès la reprise lundi, Salah Abdeslam est resté au centre de l’attention. Avant même la fin du procès, ses avocats ont demandé à la Belgique de s’opposer à son retour en prison en France, dans une procédure parallèle qui doit être débattue dans l’après-midi.