Berne - Les chats tuent chaque année 30 millions d’oiseaux

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BerneLes chats tuent chaque année 30 millions d’oiseaux

Le Conseil fédéral ne tient pas de statistiques précises sur les causes de la mort des oiseaux. Mais les chats domestiques tuent bien davantage que les éoliennes. Déjà, parce qu’ils sont nettement plus nombreux.

Eric Felley
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Eric Felley
Il y a environ 1,7 million de chats domestiques en Suisse, qui font des dégâts très importants parmi la faune à plumes.

Il y a environ 1,7 million de chats domestiques en Suisse, qui font des dégâts très importants parmi la faune à plumes.

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Le conseiller national Vert libéral François Pointet (VL/VD) voulait en avoir le cœur net. Lundi, à l’heure des questions, il a demandé au Conseil fédéral s’il existait des statistiques sur la cause de la mort des oiseaux tués par des éoliennes, des vitres, des véhicules, des fils électriques et enfin des chats domestiques. Le Conseil fédéral lui a répondu qu’on ne pouvait procéder qu’à «des estimations grossières», car aucune étude n’existe en la matière.

Le 25 novembre dernier, l’émission «Temps Présent» sur la RTS avait mis en lumière le rôle des chats domestiques dans la disparition des oiseaux. La Suisse compte environ 1,7 million de félins de compagnie, qui sont autant de prédateurs pour la faune à plumes. Selon les estimations de l’Office fédéral de l’énergie, le Conseil fédéral avance que 35 millions d’oiseaux meurent chaque année. Dans cette hécatombe, les minets arrivent nettement en tête avec 30 millions de volatiles qui finissent dans leurs griffes. Ensuite 5 millions d’autres se tuent dans des vitrages insuffisamment signalés et un million dans le trafic.

Le rôle très mineur des éoliennes

L’intérêt de cette question pour François Pointet était de montrer que les éoliennes, accusées de tuer les oiseaux, ne représentent qu’une infime partie de ces décès. Le Conseil fédéral doit aussi admettre qu’il manque de données dans ce domaine: «Une étude publiée en 2016 par la Station ornithologique de Sempach, relève-t-il, qui concerne le parc éolien du Peuchapate, situé dans le canton du Jura, fait état d’une vingtaine d’oiseaux par éolienne et par an».

En moyenne, une éolienne tuerait donc davantage qu’un chat. La différence c’est le nombre. La Suisse compte aujourd’hui 42 éoliennes en exploitation. Le calcul est vite fait. Ensemble, elles causeraient le décès d’un millier d’oiseaux. Malgré tout, le Conseil fédéral précise: «Chaque projet éolien donne lieu à une étude d’impact sur l’environnement, qui analyse quelles espèces d’oiseaux pourraient être concernées. Si nécessaire, le projet est alors assorti de certaines conditions».

Cela finit parfois devant les tribunaux. Récemment le Tribunal fédéral a donné raison à BirdLife Suisse et l’Association pour la protection des oiseaux du canton de Soleure. Pour protéger un couple de faucon pèlerin, deux éoliennes ont dû être retirées d’un parc éolien de la ville de Granges

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