VaticanLe pape ira bien au Canada pour des «excuses historiques»
Malgré des douleurs au genou, le pape François devrait se rendre au Canada en juillet pour évoquer le sort des pensionnats autochtones administrés par l’Église.
Le pape François, 85 ans, se rendra bien au Canada du 24 au 30 juillet, malgré des douleurs au genou qui l’ont contraint à reporter un voyage en Afrique, a annoncé jeudi le Vatican. Le pape se rendra à Edmonton, Québec et Iqaluit, a indiqué le Saint-Siège dans un communiqué, un voyage lors duquel il devrait renouveler ses excuses historiques pour le drame des pensionnats autochtones administrés par l’Église.
Cette confirmation intervient moins de deux semaines après le report sine die d’une visite en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du sud, et alors que les problèmes de santé du pape, contraint de se déplacer en chaise roulante, ont ravivé les spéculations autour d’une possible démission.
Plusieurs rencontres
Le Liban avait également annoncé l’annulation de la venue du pape mi-juin en évoquant «des problèmes de santé», mais cette visite n’avait jamais été officiellement confirmée par le Vatican. Pour son 37e voyage depuis son élection en 2013, François se rendra du 24 au 26 juillet à Edmonton (Alberta), où il rencontrera une première fois des membres des délégations des Premières nations, Métis et Inuits.
Il rejoindra ensuite Québec du 27 au 29 juillet, pour célébrer notamment une messe au Sanctuaire National de Sainte-Anne-de-Beaupré, l’un des principaux lieux de pèlerinage en Amérique du Nord. Le 29 juillet, il se rendra à Iqaluit, ville du grand Nord canadien qui regroupe le plus grand nombre d’Inuits du pays, où il rencontrera d’anciens élèves des pensionnats, avant de repartir à Rome.
Il confie sa «tristesse et sa honte»
Début avril, François avait déjà présenté ses «excuses» lors d’une audience au Vatican devant des délégations autochtones et des évêques canadiens. Confiant sa «tristesse et sa honte», il avait demandé «pardon à Dieu pour la conduite déplorable de ces membres de l’Église catholique».
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1980, quelque 150’000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. Des milliers n’en sont jamais revenus. Les autorités estiment leur nombre entre 4000 et 6000. En 2015, une commission d’enquête nationale avait qualifié ce système de «génocide culturel».