VoileAlinghi part à la conquête de la Coupe de l’America 2024
L’équipe d’Ernesto Bertarelli a officialisé sa participation à la prochaine édition de la mythique épreuve de voile.
- par
- Grégoire Surdez Genève
On ne change pas une équipe qui gagne. On ne change pas non plus un club qui gagne. Comme il y a 20 ans, c’est à Genève que la Suisse a déclaré sa flamme au plus vieux trophée sportif de l’histoire. «Onze ans après notre dernière course, nous sommes de retour sur la Coupe de l’America, lance Ernesto Bertarelli. Même si nous n’avons jamais vraiment quitté cette compétition. Nous avons toujours eu un œil sur son évolution et nous avons continué à naviguer sur des bateaux rapides de notre côté, car c’est dans notre ADN.»
La nouvelle de ce retour ne constitue pas une surprise en soi, mais vient valider ce qui se pressentait depuis le 1er décembre dernier. La presse néo-zélandaise, toujours très bien informée au sujet de tout ce qui touche, de près ou de loin, à cette prestigieuse compétition, avait révélé qu’Alinghi avait payé son droit d’entrée en vue d’une participation à la 37e édition.
On ne pose pas 1,47 million de dollars sur la table sans avoir un minimum de suite dans les idées. Deux semaines plus tard, comme le veut la tradition, c’est au club que revient l’honneur de valider l’information et de permettre de dessiner les premiers contours du projet. Le président de la SNG, Pierre Girod, a donc pris la parole devant un parterre bien garni dans les locaux tout beaux tout neufs du plus grand club nautique du pays. Pour l’institution aussi, le défi est immense et les années qui viennent auront forcément un impact. Sans doute positif si l’on se souvient des belles choses du début des années 2000.
En trois campagnes, dont les deux premières avaient été d’immenses succès sportifs et commerciaux, le défi suisse avait créé un engouement inédit pour la voile en Suisse. On a parlé d’une génération Alinghi, née des succès de 2003 et 2007. C’est d’ailleurs dans ce vivier de jeunes qui ont bien grandi qu’Ernesto Bertarelli et Pierre-Yves Jorand vont aller puiser les forces vives de la prochaine campagne qui aura une forte teinte suisse. «Contrairement à la situation qui prévalait en 2000, la Suisse possède désormais tous les atouts et les compétences pour composer un défi capable de rivaliser avec ceux des grandes nations de la voile», expliquait encore récemment Ernesto Bertarelli.
Associé au géant Red Bull
Emmenés par le très talentueux Arnaud Psarofaghis, qui devrait être le barreur de l’équipe, plusieurs jeunes régatiers lémaniques brillent depuis une dizaine d’années sur les bateaux les plus modernes. On devrait aussi les retrouver dans le team élargi de cette future campagne. La Suisse n’a pas raté le coche lorsque la voile a fait sa révolution en adoptant la technologie des foils. Ces appendices, qui permettent aux voiliers d’atteindre des vitesses folles (4 fois celle du vent), ont donné un sacré coup de jeune à la plus ancienne des régates. Pour cette nouvelle campagne, Ernesto Bertarelli s’est associé au géant Red Bull, lui aussi très actif dans la voile 2.0.
En 2024, la 37e édition se déroulera une nouvelle fois au-dessus du niveau de la mer sur des AC75. Détenteur du Trophée, la Nouvelle-Zélande n’a pas encore annoncé le lieu des joutes nautiques. La baie d’Hauraki, plan d’eau mythique s’il en est, n’est pas certaine de pouvoir accueillir la compétition. En raison d’impératifs commerciaux, mais également sanitaires, il est fort probable, voire souhaitable, que la Cup revienne à sa source et se dispute non loin des côtes anglaises.
Comme pour mieux perpétuer une formule qui gagne depuis plus de 150 ans.