TennisYannick Hanfmann: «Je crois en mes chances face à Djokovic»
L’Allemand, qui a éliminé Andy Murray, affronte le No 1 mondial mercredi au Gonet Geneva Open. Sans pression mais avec beaucoup d’appétit et l’envie de gâcher la fête. Interview.
- par
- Simon Meier Genève
Vous n’avez pas affronté le plus grand Andy Murray de tous les temps, mais quand même… Battre un des géants du jeu, ça doit procurer un sentiment spécial, non?
Absolument. J’avais déjà joué et perdu contre lui à Bâle (ndlr: 7-5 6-4 l’automne passé). Andy, pour moi, c’était une idole de jeunesse. La première fois, je n’avais pas mal joué et j’avais perdu de peu (7-5 6-4). Ici, sur terre battue, je me suis senti davantage à l’aise et lui sans doute un peu moins. Hier (ndlr: lundi), j’ai très bien joué et aujourd’hui (mardi), dans des conditions très différentes, sous le soleil et avec un peu de vent, j’étais très heureux de m’en sortir aussi vite.
N’avez-vous pas ressenti le moindre sentiment de culpabilité, en voyant votre prestigieux adversaire souffrir à ce point de l’autre côté du filet?
Si j’avais été habité par ce sentiment, alors cela aurait signifié que je ne suis pas dans le bon domaine. On ne peut pas jouer au tennis, si on se met à avoir ce type de pensées. Je suis évidemment entré sur le court pour gagner, même si je faisais face en l’occurrence à l’un de mes joueurs préférés. J’ai donné le meilleur de moi-même, ne serait-ce que parce que c’est ce qu’il aurait attendu de moi. Andy ne m’aurait rien offert non plus et j’ai trop de respect pour lui pour me comporter autrement.
Mercredi, il y a déjà l’étape suivante, avec un premier rendez-vous face au No 1 mondial Novak Djokovic…
J’avais déjà affronté Nadal, alors qu’il était no 1. Mais Djokovic, ce sera en effet une première. J’avais tapé quelques balles à l’entraînement avec lui, il y a plusieurs années. On verra… Je me sens bien, je viens de disputer un bon match ici alors que lui n’a pas encore joué. Naturellement, pour avoir une chance, il faudra que je livre la meilleure des prestations. Je crois en mes chances, de même que j’ai cru en mes chances contre Andy.
Vous affronterez un Djokovic qui a besoin de confiance et de temps de jeu… Mauvaise nouvelle pour vous?
Je ne sais pas, on verra bien. J’ai pour habitude de me concentrer sur moi-même et sur ce que je dois faire sur le terrain, plutôt que sur mon adversaire.
Si vous éliminez Djokovic après avoir sorti Murray, vous endosserez le rôle de trouble-fête du tournoi… Cela vous inspire-t-il quelque chose?
Ce serait la semaine parfaite pour moi, si cela arrivait. C’est ainsi dans le tennis, j’essaie de ne pas trop penser à qui j’ai en face de moi, ni au nom du joueur que le public ou les organisateurs aimeraient voir gagner. Je donne le meilleur de moi-même, c’est tout.