Affaire Jubillar - Le mari de l’infirmière disparue plaide pour sa remise en liberté

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Affaire JubillarLe mari de l’infirmière disparue plaide pour sa remise en liberté

Suspecté d’avoir tué son épouse, Cédric Jubillar s’est dit «innocent» mardi devant les juges. Ses avocats dénoncent une détention provisoire «abusive».

Les avocats de Cédric Jubillar (photo) estiment que la «présomption d’innocence est bafouée».

Les avocats de Cédric Jubillar (photo) estiment que la «présomption d’innocence est bafouée».

AFP

Cédric Jubillar, soupçonné d’avoir tué sa femme Delphine et écroué depuis cinq mois, se dit innocent et veut tenter de convaincre mardi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse de le remettre en liberté.

L’audience a débuté à la mi-journée par une demande de huis clos formulée par le Parquet général, contre l’avis de la défense.

Détention «abusive»

A peine entré dans la salle, Cédric Jubillar, crâne rasé, pull noir et jean, a lancé aux nombreux journalistes présents: «Je suis innocent», avant que la présidente de la chambre de l’instruction ne fasse évacuer les lieux.

Les avocats de Cédric Jubillar dénoncent une détention provisoire «abusive» et estiment que la «présomption d’innocence est bafouée».

Ces derniers mois, le mari de l’infirmière disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 a déjà fait appel auprès du juge des libertés et de la détention (JLD) de son placement en détention le 18 juin, quand il a été mis en examen pour homicide volontaire.

Il avait déposé une première demande de remise en liberté à la fin de l’été.

A chaque fois, la justice a refusé de le libérer, estimant qu’il y avait suffisamment d’éléments dans son dossier pour justifier son maintien à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse.

Mardi, devant la chambre de l’instruction, l’avocate générale doit détailler le «faisceau d’indices» qui a conduit à soupçonner le père de famille.

Les trois avocats du peintre-plaquiste de 34 ans, Emmanuelle Franck, Jean-Baptiste Alary et Alexandre Martin, dénoncent également le placement à l’isolement, 23 heures sur 24, du suspect numéro un qui a droit à deux promenades de 30 minutes par jour, accompagné d’un gardien de prison.

«Ni preuves, ni corps»

Ils s’étonnent aussi que les juges d’instruction aient tardé quatre mois avant de l’interroger le 15 octobre. L’interrogatoire doit reprendre le 3 décembre.

Sur le fond du dossier, alors que la justice met en avant «un faisceau d’indices graves et concordants» à l’encontre de son client, Me Franck les qualifie d'«insuffisants».

«Il n’y a ni preuves, ni corps, ni scène du crime», estime-t-elle, et «on ne sait absolument pas ce qui s’est passé» avant que Cédric Jubillar ne signale aux gendarmes que son épouse avait disparu du domicile familial, dans le village de Cagnac-les-Mines, près d’Albi.

Les deux jeunes enfants du couple ont été placés chez la sœur de Delphine Jubillar.

De nombreuses recherches ont été entreprises par les gendarmes aux environs du village. Régulièrement, des amies de l’infirmière se rassemblent et arpentent champs et bois autour de Cagnac-les-Mines en espérant trouver un indice.

Lundi soir, date de son 34e anniversaire, des proches de Delphine Jubillar et des habitants du village se sont recueillis devant la maison inhabitée du couple, où des bougies éclairaient un portrait de la disparue.

(AFP)

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