France: La France insoumise s'enfonce après les propos d'un député

Publié

Affaire Quatennens«Une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours»

La France insoumise (LFI) s’enfonce encore un peu plus dans la crise après la sortie médiatique de Manuel Bompard, vendredi matin, sur CNews.

Manuel Bompard a tenté de minimiser le geste de son collègue et ami Adrien Quatennens.

Manuel Bompard a tenté de minimiser le geste de son collègue et ami Adrien Quatennens.

AFP

Propos «abjects» ou «honteux», «taisez-vous!»: plusieurs personnalités de gauche et du gouvernement ont vivement critiqué, vendredi, les propos de Manuel Bompard. Vendredi matin sur CNews, le député de La France insoumise (LFI) a notamment assuré qu’«une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours».

L’élu était interrogé au sujet de l’affaire Adrien Quatennens, ce député de LFI mis à l’écart après avoir reconnu avoir giflé son épouse. «Je ne minimise pas les faits (…), j’essaie de faire la part des choses: une gifle n’est jamais acceptable, mais une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours, et une gifle n’est pas égale à une personne qui est accusée de viols, après avoir drogué les personnes qui l’accusent», a déclaré ce très proche de Jean-Luc Mélenchon.

«Il faut qu’on arrive sur ces sujets à avoir de la nuance, à avoir des principes qu’on doit respecter, et il faut prendre en compte les paroles de celles qui s’expriment sur ce type de sujet», a-t-il poursuivi.

«Des propos abjects qui banalisent la violence. Des propos qui abîment le combat contre les violences faites aux femmes. Des propos qui vous discréditent totalement sur ce sujet», a réagi sur Twitter, quelques heures plus tard, la ministre déléguée à l’Égalité Femmes-Hommes, Isabelle Rome. «Taisez-vous, maintenant! Ça suffit!» a explosé Marlène Schiappa. Celle qui a également tenu ce portefeuille avant celui de secrétaire d’État à l’économie sociale et solidaire a jugé que ces propos «font un tort considérable au combat pour la protection des femmes face aux violences».

«Comment peut-on oser?» a pesté la cheffe du groupe Renaissance à l’Assemblée, Aurore Bergé. «Mais c’est pas possible!» s’est également indignée la militante féministe et conseillère EELV de Paris Raphaëlle Rémy-Leleu, sur le réseau social. «Ce que tu racontes avec les camarades insoumis depuis une semaine est insupportable. Ne parle plus des violences. Arrêtez au moins de nous faire souffrir. Trouvez le courage d’en parler avec une féministe et d’encaisser à la fois votre manque de connaissance du sujet, votre complaisance politique, ainsi que la douleur et la colère que vous générez», a-t-elle insisté.

Sur LCI, la députée EELV Sandrine Rousseau a en outre rappelé qu’«une gifle à sa conjointe est un délit». «C’est ça qu’il faut bouger, parce que tous ces mots-là, ce sont des mots qui minimisent les actes», a-t-elle estimé. À l’extrême droite, Julien Odoul (RN) a évoqué un «naufrage», tandis que Gilbert Collard (Reconquête!) estimait que «la hiérarchisation (des faits) est, en elle-même, insupportable!»

Le député LFI du Nord, Adrien Quatennens, a reconnu dimanche des violences conjugales contre sa femme, dont une gifle, et s’est mis en retrait de son poste de coordination du mouvement. Le Parquet de Lille a ouvert une enquête à la suite du dépôt d’une main courante par Céline Quatennens.

(AFP)

Ton opinion