Football – Champions LeaguePolémique sur des possibles tendances fascistes de l’arbitre de la finale
Szymon Marciniak, qui arbitrera la finale de la Ligue des champions le 10 juin, a participé à un congrès organisé par un homme homophobe et antisémite. Il s’est excusé et a été maintenu.
Une polémique a éclaté, vendredi, en Pologne, après la participation récente de l’arbitre polonais Szymon Marciniak, désigné pour la finale de la Ligue des champions entre Manchester City et l’Inter Milan le 10 juin, à un congrès organisé par l’extrême droite, une affaire prise «très au sérieux» par l’UEFA.
«L’UEFA et toute la communauté du football abhorrent les "valeurs" promues par le groupe en question et prennent ces allégations très au sérieux», a déclaré l’instance, à l’AFP, indiquant qu’une annonce sera faite vendredi, «après examen de toutes les preuves».
Szymon Marciniak n’a pas tardé à présenter ses excuses. «Après réflexion et une enquête plus approfondie, il s'est avéré que j'ai été gravement induit en erreur et que j'ignorais totalement la véritable nature et les affiliations de l'événement», écrit-il dans une déclaration communiquée par l'UEFA. L'arbitre a exprimé ses «plus sincères excuses» pour avoir participé à un congrès organisé à Katowice par Slawomir Mentzen, un leader d'extrême droite qui avait déclaré en 2019 ne pas vouloir «de Juifs, d'homosexuels, d'avortement, de taxes et d'Union européenne».
«Je ne savais pas que (ndlr: cet événement) était associé à un mouvement d'extrême droite polonais. Si je l'avais su, j'aurais catégoriquement décliné l'invitation. Les valeurs promues par ce mouvement sont totalement contraires à mes convictions personnelles et aux principes que je m'efforce de défendre dans ma vie», poursuit Szymon Marciniak.
L'UEFA, alertée jeudi par l'association de lutte contre le racisme et l'antisémitisme Nigdy Wiecej («Plus jamais»), a confirmé la désignation du Polonais pour arbitrer la finale du 10 juin à Istanbul. L'instance européenne «prend acte» des «profondes excuses et de la clarification» de Szymon Marciniak et affirme avoir contacté Nigdy Wiecej, qui «a demandé» le maintien de l'arbitre en estimant que son éviction «nuirait à la promotion de la lutte contre les discriminations».
Plus tôt, l’association «Plus jamais» avait fait part de son indignation par l’intermédiaire de l’un de ses cofondateurs, Rafal Pankowski: «Nous sommes choqués et indignés par l’association publique de Marciniak avec Mentzen et son extrême droite politique toxique. Cela va à l’encontre des valeurs fondamentales de fair-play telles que l’égalité et le respect. Nous appelons l’arbitre à reconnaître son erreur. S’il ne le fait pas, nous pensons que l’UEFA et la FIFA devraient en tirer les conséquences.»
Soutien de la Fédération polonaise
En Pologne, plusieurs voix se sont élevées en faveur de Szymon Marciniak. «C’est le meilleur arbitre au monde, respectant chaque personne et veillant à ce respect sur le terrain et dans la vie. On ne peut pas le juger sur la base d’un seul et injuste avis», a déclaré sur Twitter, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.
Vendredi, l’association polonaise de football PZPN a déclaré «qu’après avoir parlé avec l’arbitre et examiné les preuves recueillies, la Fédération polonaise de football rejette toutes les accusations contre Szymon Marciniak». «Il ressort de celles-ci qu’il ne connaît pas Slawomir Mentzen et n’a jamais parlé avec lui», a indiqué PZPN.