SyrieL’EI à l’origine de nouvelles attaques meurtrières sur des bus
Le groupe jihadiste a tué douze employés d’un champ pétrolier et un combattant kurde, a signalé l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Le groupe jihadiste État islamique (EI) a mené deux attaques vendredi en Syrie, l’une a tué douze employés d’un champ pétrolier et l’autre contre les forces kurdes dans laquelle un combattant a péri, a indiqué une ONG. Depuis le début décembre, l’EI a multiplié les attaques meurtrières malgré la perte de ses fiefs dans la Syrie en guerre et les coups infligés par les Kurdes et la coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis.
Vendredi matin, des jihadistes ont fait exploser des engins au passage de bus transportant des ouvriers du champ d’Al-Taym, à l’ouest de Deir Ezzor (est), avant d’ouvrir le feu sur les véhicules, tuant 12 employés, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
La région où l’attaque a eu lieu est située dans une zone désertique sous contrôle du régime syrien, où les jihadistes se sont retranchés après avoir été chassés de tous leurs fiefs en Syrie en 2019.
À Damas, l’agence officielle Sana a rapporté que dix travailleurs avaient été tués et au moins deux blessés «dans une attaque terroriste visant leurs bus». Selon le ministre syrien du Pétrole Bassam Tohmé, l’un des bus «a été touché par une roquette».
Quelques heures plus tard, un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) a été tué et cinq blessés dans une embuscade tendue par l’EI près du secteur d’al-Chaddadé au sud de Hassaké (nord-est), a indiqué l’OSDH. Les forces kurdes n’ont pas commenté cette attaque dans l’immédiat.
La Syrie est morcelée par la guerre déclenchée en 2011. Le régime de Bachar al-Assad a repris la majorité du territoire mais les forces kurdes syriennes, fer de lance de la lutte contre l’EI, contrôlent de vastes régions du nord et nord-est du pays.
«Chasser les terroristes»
Dans leur lutte contre l’EI, les Kurdes sont aidés par la coalition dirigée par les États-Unis qui déploient des soldats dans le nord du pays. Jeudi, les FDS ont annoncé avoir lancé «avec la participation de la coalition internationale une opération» dans plusieurs régions dont celles d’Al-Hol et d’Al-Hassaké, visant à «chasser les cellules terroristes de l’EI (…) des zones ciblées par de récentes attaques terroristes». Les FDS ont fait état ensuite de l’arrestation de «52 jihadistes et collaborateurs qui se cachaient dans des zones résidentielles», selon un communiqué.
Lundi, l’EI a revendiqué une attaque contre le QG à Raqa des FDS dont six membres ont péri. Le groupe jihadiste a affirmé vouloir «venger» ses camarades détenus par les forces kurdes. Après leur défaite, un grand nombre de jihadistes ont pris refuge dans la badia (désert), qui s’étend de la province centrale syrienne de Homs à la frontière orientale avec l’Irak, en passant par la province de Deir Ezzor.
Depuis début décembre, l’EI y a multiplié les attaques, ciblant principalement les forces du régime et des groupes pro iraniens qui leur sont alliés et tuant 37 combattants, selon l’OSDH. Deux jihadistes et un civil y ont également péri.