Espèces invasives: Tous contre la moule Quagga qui a colonisé le lac Léman

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Espèces invasivesTous contre la moule Quagga qui a colonisé le lac Léman

Depuis quelques années, cette moule exotique venue de la mer Noire s’est répandue à une vitesse folle. Les autorités veulent freiner son expansion. Un défi majeur.

Eric Felley
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Eric Felley
Un plongeur face à une montagne de moules Quagga au fond du Léman.

Un plongeur face à une montagne de moules Quagga au fond du Léman.

CIPEL/S. Jacquet

Les images du fond du Léman peuplé de moules Quagga qui s’agglutinent les unes aux autres sont impressionnantes. À certains endroits on peut parler de véritables invasions. Dans un communiqué publié ce mercredi, la Commission internationale de la protection du Léman (CIPEL) dire «faire face à un défi majeur».

Découverte pour la première fois en 2015 dans le Léman, cette moule, originaire de la mer Noire a trouvé les eaux du lac à son goût. Trop. Il s’agit d’une des espèces d’eau douce «les plus agressives de l’hémisphère nord, note la CIPEL, elle se propage rapidement et devient extrêmement abondante une fois installée». D’une longueur de 4 cm à l’âge adulte, sa densité peut aller jusqu’à 15 000 individus par m² dans le Léman. Mais ce n’est pas le seul lac concerné en Suisse, puisqu’on en trouve dans ceux de Constance, Neuchâtel, Bienne ou Morat.

Une colonie impressionnante de moules Quagga dans les eaux du Léman.

Une colonie impressionnante de moules Quagga dans les eaux du Léman.

CIPEL/S. Jacquet

Pas comestible

Pour les autorités, la propagation extraordinaire de la moule Quagga dans le Léman a «des conséquences significatives sur son écosystème aquatique et ses usagers». Ces mollusques peuvent obstruer des conduites et des installations diverses. Elles s’accrochent à la coque des bateaux, aux filets de pêche et peuvent coloniser d’autres organismes aquatiques. Enfin leurs coquilles finissent sur les berges, où leur tranchant peut blesser les baigneurs. Enfin, leur consommation est déconseillée pour l’homme, car elles ont une très forte capacité à accumuler les polluants et autres toxines présents dans l’environnement.

Hélas, une fois qu’elle est là, son éradication est impossible. «La priorité est alors de tout mettre en œuvre pour que les eaux encore préservées soient protégées autant que possible contre l’introduction accidentelle de cette espèce exotique», note la CIPEL.

Appel à la responsabilité des navigateurs

La moule Quagga s’est propagée à travers les eaux de ballast, les eaux de cale ou les eaux de refroidissement des moteurs des bateaux. La CIPEL s’adresse donc en premier aux propriétaires de bateaux et autres navigateurs afin qu’ils nettoient scrupuleusement la coque, le moteur, les cordages, l’ancre, les pares-battages, les gilets de sauvetage ou le matériel de plongée, qui doivent être lavés à haute pression et trempés dans une solution de vinaigre pendant 20 minutes. Ils doivent également vider les eaux de ballast avant de déplacer le bateau. Ils doivent si possible sécher les bateaux et leur équipement et attendre au minimum cinq jours avant de les transférer vers un autre plan d’eau.

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