La nouvelle statue de David de Pury vandalisée à son tour

Le passé négrier du bienfaiteur neuchâtelois David de Pury (1709 – 1786) lui a valu de la peinture rouge sur sa statue à Neuchâtel, sur la place qui porte son nom. C’était il y a deux ans, dans la foulée du mouvement «Black Lives Matter». Cette révolte a débouché sur l’idée d’une contre-sculpture, confiée à l’artiste Mathias Pfund. Et devinez quoi? «Great in the concrete» a été maculé de peinture rouge, comme l’a révélé le média «ArcInfo».

La couleur rouge fait-elle allusion au sang des esclaves, comme en 2020? L’intervention est difficile à saisir, puisque le David de Pury à l’envers prend à rebrousse-poil la sculpture qui lui a été dédiée en 1855. Comme pour toute atteinte à son patrimoine, la Ville porte plainte.

Depuis plusieurs années, la Ville poursuit un programme de «mise en lumière de son passé». Il s’agit de «stimuler la recherche et la transmission au public» de figures controversées., une collectivité publique ayant pour devoir de documenter son passé, y compris ses zones d’ombre.

Mathias Pfund fait apparaître David de Pury à l’envers, la tête fichée dans son socle, à la manière du renversement accidentel de la statue de Louis Agassiz à l’Université de Californie suite à un tremblement de terre au début du XXe siècle.

Sur une plaquette, il est indiqué que David de Pury était actif dans le commerce de diamants et de bois précieux Brésil, exploités par le travail de femmes, d’hommes et d’enfants réduits à l’esclavage. Cette plaque a pour but de situer brièvement la vie de ce négociant du XVIIIe siècle et l’érection posthume de la statue.