FootballCet Anglais qui n’est pas venu au Portugal pour les vacances
Marcus Edwards, formé à Tottenham, a longtemps cherché son chemin, avant de trouver une terre d’accueil parfaite au Sporting. Avant le grand saut en Premier League?
- par
- Robin Carrel - Lisbonne
Le Sporting avait déjà connu son «heure de gloire» en Angleterre. Elle venait du parcours d’Eric Dier, le défenseur ou milieu de terrain des Three Lions aux 49 sélections. L’actuel joueur du Bayern Munich, passé dix ans par Tottenham, est né à Cheltenham, entre Oxford et Cardiff, mais ses parents ont immigré au Portugal quand il était très jeune et il a donc été formé au Sporting pendant près d’une décennie.
Les Young Boys, lors de leur barrage de qualification pour l’Europa League, ont aussi un Anglais à essayer de maîtriser pour rallier les 8es. Et il est encore plus coriace, comme les Bernois ont pu le constater lors du match aller. Il s’appelle Marcus Edwards, il a 25 ans et il s’était montré virevoltant à l’aller (1-3), sur la pelouse synthétique du Wankdorf. Un nom de stade qui a d’ailleurs bien dû le faire marrer, comme tous ses compatriotes…
L’ailier format de poche (1,68 m) des Vert et Blanc de la capitale portugaise a une histoire bien différente de celle de Dier, mais il est au moins autant aimé par les fans de l’Estádio José Alvalade. Le Londonien approche des 100 matches avec sa formation et il a déjà enquillé la bagatelle de 21 buts et 25 passes décisives. Des stats qui promettent une vente juteuse à un club de la Perfide Albion dans quelques semaines. Sa clause de départ a été fixée à 60 millions d’euros et on a déjà vu pire comme achat en Premier League ces derniers temps, à ce prix-là.
La carrière de Marcus Edwards n’a pas été un long fleuve tranquille et le voir jouer un jour en Premier League surtout pas gagné d’avance. À l’instar de Dier, il est passé par Tottenham, mais les Spurs n’ont pas franchement eu l’air de savoir quoi faire avec lui. Alors ils l’ont prêté à Norwich (1 seul match), puis à l’Excelsior Rotterdam (25 rencontres), sans que le jeune n’explose. De guerre lasse, le club du nord de Londres l’a donné au Vitória Guimarães SC, gardant tout de même au passage 50% de ses droits.
Avec la troupe du nord du Portugal, Marcus Edwards a commencé à se faire un nom en Lusitanie. C’est même là qu’il s’y est vraiment révélé, lors des trois ans passés là-bas. Avec 20 buts et 14 passes décisives en 96 rencontres, il a suscité l’intérêt du Sporting du Portugal, un club qui sait comment mettre en vitrine les talents depuis toujours. Huit millions d’euros plus tard (avec la vente d’un joueur, plus le prêt d’un autre, c’est dire s’ils y croyaient et toujours juste pour la moitié de ses droits) et le dribbleur s’est retrouvé dans une des meilleures équipes de son pays d’adoption.
Cette saison, l’Anglais d’aujourd’hui 25 printemps brille toujours. Son club est difficilement arrêtable, sur les plans nationaux ou continentaux, et le Sporting compte bien faire une belle opération avec lui prochainement. Le club lisboète, quand il a vendu le latéral Pedro Porro à Tottenham à l’hiver 2023 pour la «modique» somme de 40 millions d’euros, a inséré une petite clause au passage: 15% supplémentaires sur les droits d’Edwards… Le joueur appartient donc désormais à 65% aux Portugais et à 35% aux Anglais!
On dit qu’il n’y a pas de petits profits. Au Sporting du Portugal, pour réussir à faire tourner l’affaire, il y en a surtout des gros. Le club lisboète en a fait un modèle économique florissant et la vente d’Edwards, conjuguée à celle attendue du Suédois Viktor Gyökeres pour près de 100 millions l’été prochain, va permettre de réinvestir ces sommes folles dans d’autres joueurs au potentiel au moins aussi prometteurs. Le trading, au Portugal, c’est autre chose qu’à Yverdon ou à Bâle…