Hockey – Série de Noël (2/5)Amateur de burgers, Noah Rod aurait pu combattre les flammes
À l’occasion des fêtes de fin d’année, lematin.ch est allé à la rencontre des capitaines des cinq clubs romands de National League. Place à Noah Rod de Genève-Servette.
- par
- Ruben Steiger
La nuit a été courte pour des Genevois rentrés à 4 h du matin du très long déplacement à Ambri. «Heureusement, ma femme s’est occupée de notre fille ce matin, j’ai donc quand même pu dormir quelques heures», sourit Noah Rod. C’est donc presque en pleine forme que le capitaine de Genève-Servette, une fonction qu’il assume depuis 2018, s’est confié sur sa vie privée, ses goûts et ses souvenirs pendant une petite demi-heure.
Quel vœu allez-vous faire pour la nouvelle année?
Que tous les membres de ma famille et mes proches restent en bonne santé et que tout aille bien pour eux. Sportivement parlant, mon vœu serait de regagner un titre avec Genève-Servette, que ce soit le championnat ou la Ligue des champions. Même les deux, pourquoi choisir?
Quel est le programme de la famille Rod pendant les fêtes?
On va d’abord monter à Nendaz pour fêter Noël avec la famille du côté de ma mère. Ensuite, avec ma femme et ma fille, on passera trois jours de vacances à Villars. On va l’initier au patinage et à la luge, ce sera l’occasion de vivre de bons moments. Malheureusement, il n’y aura pas de ski au programme, car je ne skie pas tant que je suis hockeyeur professionnel car il y a d’importants risques de blessure. Je remettrai les lattes à la fin de ma carrière.
Les contrats des joueurs professionnels contiennent parfois des interdictions. Le ski en fait-il partie? En avez-vous d’autres?
À l’époque, l’interdiction de faire du ski figurait dans mon contrat. Maintenant, je ne sais plus, il faudrait que je vérifie, mais il y a beaucoup de pages dans les contrats, dont certaines que tu ne lis pas forcément. Mais c’est plutôt un choix personnel. Je ne crois pas avoir d’autres interdictions dans mon contrat, mais je sais qu’il faut être intelligent et ne pas aller faire des sauts en parachute toutes les semaines.
Les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de quelques écarts au niveau de la nutrition. C’est aussi votre cas?
Tu peux te lâcher un petit peu en mangeant par exemple une fondue ou en buvant un ou deux verres de vin pendant les repas, mais il faut quand même faire attention car le championnat reprend vite en janvier. Tu ne peux pas te permettre d’arriver avec des kilos en trop. Les écarts sont plus faciles à commettre pendant la pause estivale. D’autant plus que tu t’entraînes dur sur le plan physique tous les jours, les calories sont vite éliminées.
Est-ce qu’il y a un rituel de Noël dans la famille Rod?
Non pas du tout. Comme mes parents sont divorcés et qu’il y a aussi la belle-famille, c’est toujours la galère pour organiser les repas. Cette année, c’est plus simple car mon père est au Championnat du monde M20 en Suède pour voir Julien, mon petit frère, qui joue avec la Suisse. Même en ce qui concerne les repas, il n’y a pas vraiment de rituel, mais on mange toujours bien. Surtout quand ma grand-mère est là, on doit toujours manger 4-5 assiettes sinon elle n’est pas contente (rires).
Plus globalement, quel est votre péché mignon?
Les burgers. Mais les burgers faits maison, pas les industriels. J’adore les cuisiner moi-même, mais c’est clair que je ne peux pas en manger trop souvent. J’adore également les viandes rouges, et je n’ai pas besoin de m’en priver pendant la saison, tant que je n’abuse pas sur les accompagnements et les sauces.
Avez-vous un restaurant à Genève à recommander aux fans du GSHC?
Il y en a beaucoup et je ne veux pas me mettre quelqu’un à dos. Je citerais quand même le restaurant «La Tenuta». La cuisine est simple, bonne, la carte change régulièrement et les prix restent raisonnables. Ce qui est bien à Genève, c’est que les habitants peuvent facilement trouver leur bonheur car il y en a pour tous les goûts et à tous les prix.
Si vous n’étiez pas devenu hockeyeur, quel serait votre métier?
Pompier. Le mode de vie des gens qui font ce métier ressemble à celui des hockeyeurs. Ils évoluent quotidiennement dans la caserne avec leur équipe, comme nous dans le vestiaire. Il faut veiller à la bonne ambiance des troupes et surtout, il y a de l’action et il faut être prêt mentalement et physiquement.
Vous évoquez l’ambiance du vestiaire. Quelle est votre meilleure anecdote?
Les meilleures ne peuvent pas être racontées. Mais j’en ai une très bonne qui me vient en tête. Je te la raconte mais sans citer les noms, ils se reconnaîtront. Un jour, on avait pris une claque à Zoug, c’était encore la période où Chris McSorley était coach. Le lendemain à l’entraînement, un joueur dit à un autre, qu’il avait été très moyen la veille, que Chris voulait le voir. C’était faux, mais le joueur est tout de même allé dans le bureau de Chris. Il s’est assis et au bout de dix minutes de silence, il s’est fait ramasser. Quand il est revenu dans le vestiaire, on lui a dit que cette convocation était une blague et tout le monde a explosé de rire. L’ambiance d’un vestiaire me plaît tellement et je sais d’avance que ça me manquera à la fin de ma carrière, donc je profite au maximum de chaque instant.
Et pouvez-vous nous raconter une anecdote du voyage du titre à Ibiza?
Tout ce qui s’est passé à Ibiza reste à Ibiza (rires).
En dehors du hockey, quels sont vos centres d’intérêt?
Ma fille. Je passe presque chaque seconde hors du hockey avec elle. Sinon, beaucoup de choses m’intéressent mais je n’ai pas vraiment le temps de m’y consacrer. Je suis également un passionné de sport, j’en regarde beaucoup. J’adore le tennis et, je sais que je ne vais pas me faire que des amis, mais Rafael Nadal est mon joueur préféré. Je n’ai jamais eu l’occasion d’échanger avec lui, contrairement à Stan Wawrinka. Je suis également très ami avec le Genevois Johan Nikles (ndlr: ex-256e joueur mondial). J’aime beaucoup échanger sur la façon de s’entraîner avec des gens pratiquant d’autres sports.
Votre meilleur pote dans le vestiaire?
Eliot Berthon, qui est le parrain de ma fille. Arnaud Jacquemet, avec qui je joue depuis 11 ans et on a tout vécu ensemble. Vincent Praplan, avec qui je mange presque tous les jours à midi. Et il y a aussi Marc-Antoine Pouliot.
Votre coéquipier le plus fort?
J’ai côtoyé Joe Pavelski, Logan Couture et Brent Burns en Amérique du Nord et j’ai joué avec Roman Josi et Kevin Fiala en équipe de Suisse. Ils sont tous exceptionnels, dans un style très différent. J’aimerais également citer Valtteri Filppula, même si je n’ai pas joué avec lui lors de ses meilleures années.
Votre adversaire le plus fort?
Il y en a plein aussi. Au Mondial 2019, la Russie avait une équipe avec toutes ses grosses stars, dont Alexander Ovechkin et Ilya Kovalchuk. Et le Canada avait Connor McDavid. C’est n’importe quoi ce joueur. Il patine à une vitesse folle et il arrive à changer de direction comme s’il était à l’arrêt.
Vous avez réalisé votre rêve sportif en décrochant le titre avec Genève-Servette. En avez-vous d’autres?
Je rêve qu’on puisse se battre pour le titre chaque saison. Tu ne peux pas gagner chaque année, mais j’aimerais encore gagner quelques titres. Je ne veux pas que celui de 2023 soit une exception.
Et rêvez-vous de jouer un jour avec votre petit frère Julien (sous contrat avec Fribourg-Gottéron et prêté à Sierre)?
Évidemment. Ça me ferait déjà plaisir de jouer contre lui, mais ce serait encore plus fort d’être dans le même vestiaire. Avant d’imaginer cela, il doit déjà faire sa place à Fribourg et qu’il se développe correctement. Je n’ai pas l’occasion de regarder ses matches, mais j’appelle quotidiennement mon père et il me raconte tout des rencontres de Julien.