Hockey sur glace: Thibault Frossard, une remise en question salutaire

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Hockey sur glaceThibault Frossard, une remise en question salutaire

Auteur de deux buts lors des deux dernières sorties du HC Ajoie, Thibault Frossard est en net regain de forme. L’attaquant revient sur son début de campagne compliqué.

Julien Boegli
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Julien Boegli
Thibault Frossard et Ajoie se déplacent à Genève ce dimanche.

Thibault Frossard et Ajoie se déplacent à Genève ce dimanche.

Martin Meienberger/freshfocus

Il avait été la révélation du début de saison du HC Ajoie. C’était il y a un an. Auteur de sept réalisations et neuf passes décisives après 21 journées, Thibault Frossard n’avait pas tardé à révéler aux yeux de tous son potentiel dans la plus haute ligue du pays. Son entrée en scène avait alors été accompagnée d’un certain éclat et d’un maillot de top scorer sur les épaules. Et bien que la suite de l’exercice a été moins brillante, l’attaquant jurassien n’en a pas moins été l’une des (rares) bonnes surprises ajoulotes de ce premier concours en National League.

Une année plus tard, sa situation personnelle a évolué. Avec l’arrivée d’un nouveau coach, d’un deuxième centre étranger (Frédérik Gauthier) et d’un deuxième enfant quelques jours avant la reprise, le bouleversement a été considérable. «Les premières semaines ont été très compliquées pour moi. J’avais perdu la confiance, je ne jouais pas, et de loin, mon meilleur hockey. En fait, je patinais avec la peur de commettre des erreurs», reconnaît aujourd’hui le numéro 12 du HCA.

Longtemps, le but marqué lors de la 2e ronde face à Fribourg a été l’unique écriture comptable inscrite à son bilan. Rapidement, le doute s’est installé dans son esprit. Dépossédé de sa position de centre du troisième trio offensif, il s’est progressivement effacé de l’alignement. Endossant le rôle ingrat de 13e attaquant fin septembre lors de deux matches à domicile contre Zurich et Berne, le cogérant d’un magasin de hockey dans la Vallée de Delémont a même suivi ses partenaires depuis la tribune de la PostFinance Arena le mardi 1er novembre à Berne.

«Pas facile à encaisser»

Surnuméraire: une désignation qui ne lui correspond pas mais que l’entraîneur Filip Pesan lui a pourtant attribuée en ce soir de Toussaint. «Cela n’a pas été facile à encaisser, cela ne m’était jamais arrivé depuis que je joue dans ce club. Il a pourtant bien fallu l’accepter. Quand tu ne joues pas bien, ça te pend au nez.» Le choix du coach aurait pu enfoncer un peu plus encore l’attaquant de 29 ans dans la déprime. Lui s’en est servi pour rebondir. «Je me suis remis en question. Cela a même été une profonde remise en question.»

Qui a débouché sur cette prise de conscience: «Il fallait revenir à l’essentiel, laisser cette crainte de mal faire derrière moi et proposer le hockey qui me correspond.» Un jeu créatif porté par un tir du poignet souvent dévastateur par le passé. Encore fallait-il que Pesan lui accorde un rôle plus conforme à son profil. Cela a été le cas le 5 novembre face à Davos. Phil-Michaël Devos désigné étranger de trop pour ce duel, Frossard a intégré la première ligne aux côtés de Jonathan Hazen et Reto Schmutz, avec un goal et une passe décisive ponctuant sa meilleure prestation jusque-là.

Déplacement difficile aux Vernets

Le dispositif établi par l’entraîneur tchèque vendredi contre Rapperswil (défaite 4-3 aux tirs au but), avec Gauthier au centre du troisième bloc et Frossard une ligne plus haut avec Ian Derungs et Guillaume Asselin a manifesté des effets positifs. Comme face à Davos deux semaines plus tôt, Frossard s’est fait l’auteur de l’ouverture du score (22e). «Ces deux buts m’ont fait du bien, ils m’ont libéré en quelque sorte. La confiance revient», admet l’attaquant.

Reste dès lors à savoir si ce retour aux affaires se confirmera dans les semaines à venir et notamment dimanche après-midi à Genève, dans l’antre du leader. «J’ai connu un bon bas. J’espère que la tendance s’inversera désormais et que je vivrai un bon haut qui s’inscrira sur une durée plus longue encore.»

Un espoir qu’il porte pour lui mais aussi pour son équipe, qui traîne en fond de classement, battue vendredi pour la septième fois en huit rencontres.

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