Trafic d’antiquités: Un marchand d’art allemand remis à la France et incarcéré

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Trafic d’antiquitésUn marchand d’art allemand remis à la France et incarcéré

Visé depuis août 2020 par un mandat d’arrêt européen, Serop Simonian est soupçonné de faire partie d’un trafic international d’antiquités faisant l’objet d’investigations à Paris.

Selon le journal «Le Monde», la famille Simonian a vendu au Louvre Abu Dhabi «sept pièces de provenance problématique, pour un montant de 50 millions d’euros» entre 2014 et 2018.

Selon le journal «Le Monde», la famille Simonian a vendu au Louvre Abu Dhabi «sept pièces de provenance problématique, pour un montant de 50 millions d’euros» entre 2014 et 2018.

AFP

Un marchand d’art allemand, Serop Simonian, considéré comme l’un des principaux maillons d’un trafic international d’antiquités faisant l’objet d’investigations à Paris, a été remis à la France, mis en examen et incarcéré, a indiqué mardi le parquet, confirmant une information du Monde.

Serop Simonian, né le 1er janvier 1942 au Caire (Égypte) et issu d’une famille faisant commerce d’antiquités à Hambourg (Allemagne), était visé depuis le 20 août 2020 par un mandat d’arrêt européen émis par l’un des juges d’instruction chargés des investigations sur ce trafic.

Remis par l’Allemagne, Serop Simonian a été mis en examen le 15 septembre pour escroquerie et blanchiment en bande organisée ainsi que pour association de malfaiteurs criminelle ou délictuelle, a détaillé le parquet. Il a été placé en détention provisoire.

Le Louvre impliqué

Dans cette information judiciaire ouverte en 2020 après deux ans d’enquête préliminaire, au moins huit autres personnes sont mises en examen. Parmi elles figurent un couple de galeristes parisiens, Christophe Kunicki et Richard Semper, l’ancien président-directeur du Louvre Jean-Luc Martinez et un ex-cadre de l’Agence France Museums, Jean-François Charnier.

Serop Simonian est soupçonné notamment d’avoir, avec entre autres Christophe Kunicki et un autre galeriste allemand, Roben Dib, vendu en 2017 au Metropolitan Museum of Art de New York le sarcophage égyptien du prêtre Nedjemankh pour 3,5 millions d’euros, selon des documents d’enquête consultés par l’AFP.

L’œuvre, pillée pendant la révolution de 2011 et accompagnée d’un faux permis d’exportation daté de 1971, avait été restituée à l’Égypte. Il est aussi reproché à Serop Simonian d’avoir vendu au Louvre Abu Dhabi «au moins deux objets archéologiques d’une valeur de six millions d’euros» en 2014 et 2015 avec la complicité de Christophe Kunicki et Roben Dib.

«Provenance problématique»

Ces deux objets, un portrait d’homme datant de 225 à 250 avant Jésus-Christ et le sarcophage de la princesse Henouttaouy, proviennent «probablement du pillage d’un site archéologique égyptien» et ont «vraisemblablement été obtenus de manière illicite». Selon le Monde, la famille Simonian a vendu au Louvre Abu Dhabi «sept pièces de provenance problématique, pour un montant de 50 millions d’euros» entre 2014 et 2018.

Dans cette affaire, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) et l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) cherchent à déterminer les responsabilités dans la vente de centaines d’antiquités issues de pillages dans des pays du Proche et du Moyen-Orient rendus instables par les Printemps arabes.

(AFP)

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