Élection présidentielleGuinée équatoriale repliée sur elle-même avant la campagne
Pour éviter toute infiltration de groupes visant à le «déstabiliser», le pays africain a fermé ses frontières avec ses voisins, le Cameroun et le Gabon. Le scrutin présidentiel est prévu le 20 novembre.
La Guinée équatoriale a fermé, lundi, ses frontières terrestres avec le Cameroun et le Gabon pour «éviter l’infiltration de groupes» pouvant «déstabiliser» la campagne présidentielle, qui débutera le 3 novembre, a affirmé la vice-présidence.
«La frontière est fermée» depuis lundi matin, a confirmé, sous couvert d’anonymat, un membre de l’administration locale de la ville frontalière d’Ebebiyín, dans le nord-ouest du pays.
Seuls les aéroports…
Le 25 octobre, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue avait justifié cette mesure, sans donner de date officielle de réouverture des frontières, et précisé que seuls les aéroports resteraient ouverts.
Initialement prévu en avril 2023, le scrutin présidentiel a été avancé au 20 novembre, par décret présidentiel, en même temps que les législatives, les sénatoriales et les municipales, pour regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique, en raison notamment de «la guerre en Ukraine» et de la «pandémie de Covid».
Malabo a particulièrement accru la sécurité aux frontières depuis la tentative avortée de «coup d’État» visant à tuer le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, fin 2017. Cette tentative était, selon les autorités, orchestrée par des Équato-Guinéens et des «mercenaires» venus ou tentant de venir par le Cameroun.
Pratique régulière
La Guinée équatoriale ferme régulièrement ses frontières sous prétexte de «sécurité», en dépit de l’accord sur la libre circulation des personnes et des biens de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, regroupant le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo Brazzaville, la République centrafricaine et le Tchad.
En Guinée équatoriale, riche en gaz et pétrole, la grande majorité des 1,3 million d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.