FootballJean-François Collet: «Si on descend, Xamax ne mourra pas»
Le propriétaire et président du club neuchâtelois reste positif malgré la situation préoccupante. Et se veut rassurant sur les conséquences d’une éventuelle relégation en Promotion League.
- par
- Brice Cheneval
Il y a des défaites qui font plus mal que d’autres. Xamax en a connu une ribambelle cette saison (15 en 28 matches de Challenge League) mais la dernière en date, concédée à Yverdon vendredi, a fait l’effet d’un coup de massue. Ce résultat, conjugué à la victoire surprise de Bellinzone face à Lausanne (1-0), rejette les Neuchâtelois à 8 points de la 9e place synonyme de maintien assuré. Et ce alors qu’il ne reste plus que huit rencontres au programme. Mathématiquement, l’affaire est loin d’être réglée. Mais comment ce Xamax moribond et plombé par un environnement hostile pourrait-il soudainement renverser son destin?
À rebours de l’inquiétude ambiante, Jean-François Collet maintient un discours conquérant. «Je suis dans un état d’esprit combatif, assure le propriétaire et président xamaxien. Je suis dirigeant de club depuis 16 ans, ce n’est pas la première fois que je suis confronté à des périodes difficiles. Il faut l’accepter, sinon on ne fait pas ce métier. Je reste persuadé qu’on va s’en sortir et je suis convaincu que les joueurs aussi. Ils n’ont jamais lâché jusqu’à présent.»
Le barrage paraît inéluctable
L’homme d’affaires vaudois catalyse le malaise autour du club. Sa politique sportive, axée sur le recrutement de jeunes joueurs et la vente des éléments les plus prometteurs, ainsi que sa personnalité distante, aux antipodes de la chaleur que dégageait Christian Binggeli, suscitent le rejet du public. La fracture semble avoir atteint un point de non-retour. Aux actions frondeuses de la «Tribune Neuch’» (boycott des rencontres, lettre de reproches, affiches placardées en ville associant Jean-François Collet à un kidnappeur) s’est ajouté un regrettable épisode: le boss de la Maladière a été intimidé par des fans devant sa voiture après une énième défaite à domicile. «Je n’appelle pas ça des supporters. On parle là d’une frange très étroite. Ces personnes ne se rendent pas compte qu’elles n’aident pas le club avec de telles attitudes. Mais ce qui me préoccupe, ce ne sont pas mes petits problèmes personnels, c’est l’avenir de Xamax», balaye-t-il.
Lequel passera très certainement par le barrage, qui hante déjà supporters et suiveurs. Aujourd’hui, seule une décision favorable du Tribunal arbitral du sport (Xamax conteste la décision d’autoriser une équipe classée au-delà du 3e rang de Promotion League à disputer le barrage) semble pouvoir détourner les Rouge et Noir de cette issue. Ne serait-il pas judicieux, d’ailleurs, de se projeter dessus à présent, vu qu’elle apparaît inéluctable? «On est lanterne rouge depuis la première journée, donc on a toujours envisagé cette éventualité, embraye Jean-François Collet. La meilleure façon de s’y préparer, c’est de jouer nos matches à fond. On n’a plus rien à perdre. Ça ne sert à rien de tenir des comptes d’apothicaires. Le bilan, on le fera à la fin.»
L’ancien patron du Lausanne-Sport - de 2007 à 2013 - dresse la même réponse lorsqu’il est interrogé sur l’hypothèse d’une relégation: «Je ne me suis pas projeté sur la saison prochaine. Notre seul objectif à l’heure actuelle, c’est de nous maintenir et je suis convaincu qu’on va y arriver.» Sa position, toutefois, l’oblige à envisager le scénario du pire. «Ce serait préjudiciable, mais pas une catastrophe. Si on descend, le club ne mourra pas, clame-t-il. Je suis prêt à entendre beaucoup de critiques à mon égard mais il y a quelque chose qu’on peut mettre à mon crédit: nos finances sont saines. Ce n’est pas le cas de tous les clubs en Challenge League, même ceux du haut de tableau.»
Xamax a deux mois pour sauver sa peau en deuxième division et éviter de vérifier les paroles rassurantes de son président.