Émeutes en FranceBus et tramway arrêtés après 21h
Les transports publics seront limités dans la nuit de vendredi à samedi, après la mort d’un jeune abattu par la police. La victime sera inhumée samedi.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé vendredi aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France, à partir de 21h, après trois nuits d’émeutes urbaines dans tout le pays causées par la mort du jeune Nahel, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Le ministre leur a aussi demandé la «prise systématique d’arrêtés d’interdiction de vente et de transport» de mortiers d’artifice, de bidon d’essence, d’acides et de produits inflammables et chimiques.
Le métro parisien fermera ses portes aux mêmes horaires qu’en semaine vendredi et samedi soir, soit une heure plus tôt qu’à l’accoutumée, vers 1h du matin, «à la demande de la préfecture de police», a indiqué vendredi Ile-de-France Mobilités.
Obsèques samedi
Les obsèques de Nahel, dont la mort causée par le tir d’un policier mardi a suscité trois nuits d’émeutes dans de nombreuses villes de France, sont prévues samedi, a indiqué vendredi Patrick Jarry, le maire de Nanterre, dont le jeune homme était originaire.
«Il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain», a déclaré Patrick Jarry devant la presse à l’issue d’une réunion à Matignon, sans donner d’autres détails.
Moyens supplémentaires
Le président de la République, Emmanuel Macron, a vivement réagi après les trois nuits d’émeutes urbaines. Il a dénoncé une «instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent». Il a également annoncé que «des moyens supplémentaires» allaient être déployés par le ministre de l’Intérieur.
Lors du Comité interministériel de crise qui s’est tenu au ministère de l’Intérieur, le chef de l’État a appelé «tous les parents à la responsabilité» et a également demandé aux réseaux sociaux le «retrait» de contenus et l’identification d’utilisateurs liés à ces violences urbaines.
La France rejette les accusations
La France a par ailleurs jugé «totalement infondée» l’accusation de l’ONU selon laquelle elle connaît des problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre.
«Toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l’ordre en France est totalement infondée», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «La France et ses forces de l’ordre luttent avec détermination contre le racisme et toutes les formes de discriminations».
«Actes insupportables»
Dans la matinée, la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus au commissariat d’Évry-Courcouronnes, pour constater les dégâts et rencontrer les forces de l’ordre.
Avant ce déplacement, Élisabeth Borne a réuni vendredi matin, à Matignon, plusieurs ministres pour faire le point de la situation, dénonçant dans un tweet des actes «insupportables et inexcusables».
État d’urgence instauré?
Des ministres s’interrogent sur l’instauration de l’état d’urgence comme le réclament avec insistance la droite et l’extrême droite. «C’est évidemment une question qui se pose», a estimé Christophe Béchu, sur Sud radio. Le ministre du Logement et de la Ville, Olivier Klein, s’est montré beaucoup plus réservé sur France Inter.
Christophe Béchu, Olivier Klein, Gérald Darmanin et le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, ont participé aux premiers entretiens en début de matinée à Matignon, autour de la Première ministre. Lors de cette réunion, les ministres ont discuté des violences, du profil des émeutiers, très jeunes.
L’état d’urgence, qui permet aux autorités administratives de prendre des mesures d’exception comme une interdiction de circuler, avait notamment été déclenché en novembre 2005, après dix jours d’émeutes dans les banlieues.
Concert de Mylène Farmer annulé
Les concerts de Mylène Farmer prévus vendredi et samedi soir au Stade de France, à Saint-Denis, ont été annulés, pour permettre aux forces de l’ordre de se déployer ailleurs, afin de faire face aux émeutes, a annoncé la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Selon une source policière, cette annulation a été décidée à la demande des élus du département.