InterviewNolwenn Leroy: «Il y a un côté très humain dans ce rôle de coach surprise»
«The Voice» recommence ce samedi 12 février et la chanteuse fait partie de l’aventure. Elle nous en parle ainsi que de son excellent dernier album, «La cavale».
- par
- Fabio Dell'Anna
Nolwenn Leroy est toujours là où l’attend le moins. Elle ne suit aucune mode en musique et assume chacun de ses choix. «J’avoue que parfois ils ne font pas l’unanimité», a-t-elle plaisanté au bout du fil. Lorsque «The Voice» a annoncé qu’elle est la coach surprise de cette nouvelle édition, l’artiste nous a pris de court. Son rôle est de sauver les candidats qui n’ont pas été sélectionnés. «Je serai un peu leur bonne fée», a-t-elle ajouté d’une voix douce.
Pour ce nouveau job qui commence ce samedi 12 février sur TF1, elle a visionné toutes les auditions à l’aveugle lors desquelles les coachs ne se sont pas retournés. «Je les ai vues dans un petit endroit bien aménagé près du plateau.» À un jour du lancement de cette 11e saison, la chanteuse a évoqué sa participation au télé-crochet mais aussi son nouvel album, «La cavale», ainsi que ses souvenirs de la «Star Academy»
Nous vous retrouvons ce samedi 12 février comme coach dans «The Voice». Pourquoi avoir accepté ce rôle?
«J’aime l’émission, simplement. Dans ce programme, ce que je préfère en tant que spectatrice, c’est de pouvoir découvrir une voix sans avoir aucun élément autour. Il y a un côté très humain dans ce rôle de coach surprise, et une empathie envers les talents qui est décuplée.»
Vous avez également sorti il y a quelques mois l’album «La cavale». Quelles envies aviez-vous pour ce projet?
«Au départ, je ne me suis pas posé la question de ce que je voulais, mais plutôt avec qui j’avais envie de travailler. J’avais croisé la route de Benjamin Biolay à plusieurs reprises et nous nous sommes retrouvés en studio. Au fil des sessions de travail, il y a une chanson qui est née, puis deux et un disque.»
Dans le passé, vous avez dit à de nombreuses reprises aimer sa plume.
«Oui, il a toujours fait partie des artistes dont j’admire le travail en général. Rien n’a été provoqué pour ce projet. Il y a eu une sorte d’alignement des planètes. Cela s’est fait en toute liberté et naturellement.»
L’album commence très fort avec «Loin». Un son up tempo sur lequel on ne vous attendait pas.
«Je lâche les chevaux. Enfin. (Rires.) J’adore cette chanson qui m’a été offerte par Adé (ndlr.: membre de Thérapie Taxi). Elle a écrit d’ailleurs trois morceaux sur le disque. Elle avait enregistré un duo sur l’album de Benjamin et il me l’a présentée. Il m’a dit: «Vous avez plein de goûts musicaux en commun.» On ne s’y attendait pas forcément. Même si j’adore Thérapie Taxi, ce n’est pas du tout la collaboration que j’imaginais. Je trouve ça génial. Elle est très forte au niveau des textes, les refrains sont très accrocheurs et sa touche féminine me plaît. Chacun des titres offerts est un peu comme une respiration dans l’album.»
On retrouve aussi des sonorités très disco sur plusieurs titres.
«C’est ce que Benjamin Biolay a surtout fait ces derniers temps. C’était une époque où les gens étaient heureux et cela se reflétait dans les sons. Aujourd’hui, en réaction à ces temps difficiles que l’on traverse, nous mettons du bonheur dans la musique pour les réconforter. Nous en avons grandement besoin. Nous sommes tout de suite partis sur des morceaux dansants et j’ai immédiatement pensé à la scène. Car finalement, les seules chansons qui me permettaient vraiment de lâcher prise venaient de l’album «Bretonne».
Vous terminez le disque avec un splendide piano voix. De qui parlez-vous quand vous dites: «Adieu mon élégant dandy»?
«Il s’agit de Christophe. Cette chanson, tout comme l’album, lui est dédiée. C’est le seul texte que j’ai signé du disque. Il s’agit tout d’abord d’un hommage à mon ami, mais aussi de Brest, où je suis née. La cavale prend plusieurs sens dans cet album. Il s’agit aussi d’un quartier de la ville que j’affectionne.»
Raconte-nous votre rencontre.
«J’avais travaillé sur une chanson en hommage à Daniel Balavoine qui s’intitule «Un enfant assis attend la pluie». J’ai alors fait appel à Christophe pour réaliser la production. Nous avions déjà chanté ensemble. Et le reste s’est fait naturellement. Nous nous voyions de temps en temps, nous allions dîner. Cela a été très douloureux lorsqu’il nous a quittés l’an dernier. (Sa voix tremble.) C’était terrible… Voilà. Il était dans le cœur de beaucoup de Français. Il avait une magnifique carrière. C’était très brutal.»
L’an dernier, lors des épisodes des vingt ans de la «Star Academy», vous étiez en pleurs sur le plateau. Vous vous imaginiez des retrouvailles aussi intenses?
«Je pensais que j’allais être émue, mais pas à ce point-là. J’aimerais souligner qu’en réalité nous ne nous sommes jamais quittés. Mais nous ne passons pas notre temps à regarder toutes les images de la «Star Ac» à chaque café ou repas. (Rires.) Retrouver les professeurs, voir ces séquences du passé entouré des autres candidats m’a complètement remué. J’avais l’impression de vivre les retrouvailles de «Friends». C’était une période de nos vies très forte et intense. Il n’y a que les gens présents sur le tournage qui pouvaient comprendre ce que l’on a vécu. Cela nous liera à jamais.»
C’est en regardant la première saison avec Jenifer que vous aviez décidé de tenter votre chance, n’est-ce pas?
«Oui, j’avais regardé surtout la fin de la première saison. J’adorais les cours d’Armande Altaï. Je la trouvais extraordinaire. À tel point qu’après la fac, je bossais en tant que caissière au supermarché du coin pour me payer des leçons de chant. Je suis alors allée à Paris pour prendre des cours avec elle. Je voulais savoir ce qu’on pensait de ma voix en dehors de chez moi. J’habitais en province et la concurrence n’est pas la même. Je n’avais jamais fait de casting de ma vie, ni chanté dans un micro. J’ai alors envoyé ma cassette à la production. Armande n’était pas au courant, car elle ne faisait pas partie du jury. J’ai participé au casting et la suite on la connaît.»
Si tout était à refaire vous le referiez?
«Oui. Je n’avais aucune connexion à Paris, c’était un tremplin extraordinaire. D’avoir été choisie par le public, c’est certainement la plus belle façon de se faire entendre et d’accéder à son rêve. C’est pour cela aussi que j’ai accepté de participer à l’aventure «The Voice».