FloreQuand un palmier «envahit» le Tessin
Le palmier chanvre se propage fortement dans les forêts tessinoises. Après avoir analysé la situation, le WSL propose des solutions pour endiguer cette invasion.
«L’expansion du palmier chanvre [voir encadré] dans les forêts tessinoises proches des habitations est telle qu’on se croirait presque sous les tropiques», annonce ce mardi l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Il propose des mesures pour endiguer cette invasion.
Dans le cadre du programme pilote de la Confédération «Adaptations au changement climatique», les chercheurs du WSL ont examiné la faune et la flore de dix sites forestiers à forte densité de palmiers ou sans palmiers. Ils ont découvert que «les sites riches en palmiers ne contenaient pas moins d’invertébrés, mais beaucoup moins d’espèces végétales. En outre, les palmiers chanvres affaiblissent la fonction protectrice des forêts contre les dangers naturels». Et comme ils accumulent beaucoup de feuilles mortes, les scientifiques estiment qu’un risque accru d’incendie de forêt est probable.
Le palmier chanvre reste actuellement confiné aux forêts de basse altitude (< 900 m) mais il pourrait à l’avenir coloniser des altitudes un peu plus élevées «si les températures augmentent en raison du changement climatique», explique le WSL. Ses scientifiques estiment également que l’espèce «continuera à se disséminer fortement à proximité des habitations [et] ne s’attendent qu’à une propagation lente dans les forêts éloignées des zones habitées».
Face à ces résultats – dont le rapport complet paraîtra en mai 2023, le WSL est d’avis qu’il est «indispensable de limiter les peuplements de palmiers, même si leur élimination complète des forêts avoisinantes est irréaliste». Les scientifiques recommandent notamment «leur destruction dans certains sites précieux d’un point de vue écologique et le cas échéant, d’éclaircir les colonies de palmiers dans les forêts protectrices»
Le palmier chanvre
Dans son communiqué de presse, le WSL explique qu’à l’inverse des arbres à feuilles, le palmier chanvre «a maintenu sa photosynthèse et son activité de développement tout au long de l’hiver»; ce qui lui permet de se propager fortement dans les zones de basse altitude en Suisse méridionale. Des spécimens de cette plante, originaire d’Asie, ont été plantés dans les jardins au cours des 50 dernières années. Ils se sont tellement multipliés qu’ils évincent par endroits les espèces végétales indigènes.