Production de pétrole: L’Opep+ sabre ses quotas pour soutenir les prix

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Production de pétroleL’Opep+ sabre ses quotas pour soutenir les prix

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ont convenu d’une baisse de «deux millions» de barils par jour au risque de froisser la Maison-Blanche.

Image d’illustration prise le 11 décembre 2019 dans le port de Ras al-Khair, à environ 185 kilomètres au nord de Dammam, dans la province orientale de l'Arabie saoudite qui surplombe le Golfe.

Image d’illustration prise le 11 décembre 2019 dans le port de Ras al-Khair, à environ 185 kilomètres au nord de Dammam, dans la province orientale de l'Arabie saoudite qui surplombe le Golfe.

AFP

L’Opep+, de retour à Vienne mercredi pour la première fois depuis mars 2020, a voulu marquer le coup: elle a décidé d’une coupe drastique des quotas de production de pétrole pour soutenir les prix au risque de froisser la Maison-Blanche. Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont convenu d’une baisse de «deux millions» de barils par jour pour le mois de novembre, a annoncé l’alliance dans un communiqué.

Prix à la pompe à la hausse?

«C’est la réduction la plus importante depuis le début de la pandémie», a réagi dans une note Srijan Katyal, de la société de courtage ADSS. Elle va probablement «doper les prix», a-t-il ajouté, à l’encontre des efforts des Occidentaux pour enrayer la flambée des coûts de l’énergie pesant sur la croissance mondiale. Cette décision intervient «juste au moment où les consommateurs poussaient un soupir de soulagement», les prix à la pompe ayant fortement reculé depuis cet été, rappelle Craig Erlam, d’Oanda. Les deux références mondiales du brut ont perdu du terrain ces dernières semaines, évoluant autour de 90 dollars le baril, bien loin des sommets enregistrés en mars au début de la guerre en Ukraine (près de 140 dollars).

Joe Biden «déçu»

Le président américain Joe Biden est «déçu de la décision à courte vue de l’Opep+» de réduire de manière drastique sa production de pétrole, selon un communiqué mercredi de la Maison-Blanche. «Au vu de la décision du jour, l’administration Biden va consulter le Congrès sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle (du cartel de pays producteurs d’or noir, ndlr) sur les prix de l’énergie», a aussi fait savoir l’exécutif américain.

Une telle annonce «ne sera pas bien accueillie par la Maison-Blanche à l’approche des élections de mi-mandat du mois prochain», avait averti avant la réunion Tamas Varga, chez PV Energy. Le président américain Joe Biden s’échine depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Ryad en juillet lors d’une visite très controversée.

Favorable à Moscou

Interrogé à son arrivée sur la réaction à attendre de Washington, le ministre émirati de l’Energie, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei, avait botté en touche, affirmant qu’il s’agissait d’une «organisation technique» ne se mêlant pas d’enjeux politiques. Egalement présents, le prince saoudien Abdel Aziz ben Salmane et le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques, Alexandre Novak, doivent s’exprimer lors d’une conférence de presse. Une nette baisse des volumes de brut arrange Moscou, «et pourrait donc être perçue comme une nouvelle escalade des tensions géopolitiques», commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Créée en 1960 avec le but de réguler la production et le prix du brut, en instaurant des quotas, l’Opep s’est étendue en 2006 à la Russie et d’autres partenaires pour former l’Opep+. Dans un geste historique, les membres de l’alliance avaient décidé au printemps 2020 des coupes de près de 10 millions devant l’effondrement de la demande liée à la pandémie de Covid-19. Une recette qui avait marché.

Marché stable dans l’immédiat

Cette fois, ils veulent «avoir une longueur d’avance sur une éventuelle récession grâce à des mesures proactives», explique Bjarne Schieldrop, de Seb. «Ce qui leur permettrait d’éviter une éventuelle accumulation de stocks et donc des prix du pétrole bas». Déjà en septembre, le groupe avait légèrement abaissé son objectif (de 100’000 barils) et s’était dit prêt à faire plus. Si les rumeurs se confirment, il s’agirait de la plus forte réduction depuis le choc de la pandémie. Après avoir bondi en début de semaine, les cours ont à peine réagi, mercredi vers 13 h 00 GMT, à 91.84 dollars le baril de Brent de la mer du Nord, et 86.36 dollars pour le baril de WTI, son homologue américain.

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(AFP)

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