France – Les candidats à la présidentielle croisent le fer… à distance

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FranceLes candidats à la présidentielle croisent le fer… à distance

Huit des douze candidats à la présidentielle française étaient invités sur TF1, à 26 jours du premier tour de l’élection, prévue le 10 avril.

Le président français Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1, lundi 14 mars 2022.

Le président français Emmanuel Macron, sur le plateau de TF1, lundi 14 mars 2022.

AFP

À drôle de campagne, drôle de débat. Huit des 12 candidats à la présidentielle dont Emmanuel Macron ont confronté leurs idées lundi soir mais les uns après les autres, pour la première grande soirée électorale largement consacrée à la guerre en Ukraine, à 26 jours du premier tour.

Relations avec Vladimir Poutine, place de l’Europe, énergie et carburants, pouvoir d’achat, retraites: un à un, à tour de rôle, les huit prétendants à l’Élysée ont égrené dans une atmosphère policée leurs propositions pour faire face à la crise actuelle, dans ce débat télévisé au format inédit où les candidats ne se sont jamais croisés ni ont échangé directement.

Les adversaires d’Emmanuel Macron, qui avait au préalable imposé ses conditions à la chaîne TF1 en refusant un débat à huit au grand dam de ses opposants, en ont surtout profité pour s’en prendre à l’action du président-candidat, qui caracole en tête des intentions de vote (environ 30%) au premier tour selon les sondages, loin devant la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.

«Stopper cette guerre»

«Ce que j’essaie de faire au nom de la France, mais ce que nous essayons de faire en Européens, c’est d’essayer de stopper cette guerre sans faire la guerre», a fait valoir le président-candidat Emmanuel Macron, qui a indiqué être mobilisé pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Interrogé pour savoir s’il considérait son homologue russe Vladimir Poutine comme un «dictateur», Emmanuel Macron a répondu: «Ce n’est pas en insultant ou en qualifiant que ce sera le plus efficace», en précisant qu’il entendait continuer à lui parler.

Marine Le Pen, ainsi que l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon ou encore Eric Zemmour, tous trois soupçonnés de connivences passées avec le président russe, ont également refusé de se prononcer, préférant le terme d’«autocrate», contrairement à la socialiste Anne Hidalgo, l’écologiste Yannick Jadot, ou encore la candidate LR Valérie Pécresse.

Prix à la pompe

Les candidats ont longuement parlé de la flambée des prix du carburant, conséquence concrète la plus immédiate pour l’instant de la guerre en Ukraine pour les Français, et plus généralement sur la défense du pouvoir d’achat, préoccupation numéro un des électeurs.

Mais Emmanuel Macron n’a pas profité de l’arène pour annoncer de nouvelles mesures de soutien aux Français soulignant, un sourire au coin de la lèvre, que «le candidat a été précédé par le président et c’est normal». Il a rappelé que le gouvernement avait déjà dégagé 20 milliards d’euros en faveur du pouvoir d’achat des Français citant par exemple le chèque inflation.

Plusieurs candidats ont dénoncé l’annonce du gouvernement d’une remise à la pompe de 15 centimes par litre à partir du 1er avril, estimant qu’elle «vient trop tard», à l’image d’Anne Hidalgo qui a même ironisé sur un éventuel «poisson d’avril». Jean-Luc Mélenchon a lui plaidé un blocage des prix à «1,30 euro ou 1,40 euro à la pompe».

Des candidats absents

Le débat, policé et sans annonce nouvelle, a également tourné autour de la question des retraites, Emmanuel Macron confirmant son intention de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, ou encore concernant les économies d’énergie et le nucléaire où ils ont affiché de profondes divergences.

Jean-Luc Mélenchon (LFI) a insisté sur le «danger» du nucléaire civil en cas de guerre et l’écologiste Yannick Jadot sur la nécessité d’en sortir, Anne Hidalgo défendant un «mixte». Les autres, y compris le communiste Fabien Roussel, ont eux défendu le nucléaire comme instrument d’indépendance énergétique.

Plusieurs candidats très bas dans les sondages n’avaient pas été conviés comme Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA) à l’extrême gauche ou à droite le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou encore Jean Lassalle qui a dénoncé le fait d’être traité comme un «candidat de merde et inutile».

(AFP)

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