Australie: le gouvernement bloque un projet minier à côté de la Grande Barrière

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AustralieLe gouvernement bloque un projet minier à côté de la Grande Barrière

Un magnat projetait de creuser une mine à seulement 10 km du récif corallien, déjà fragilisé par le changement climatique. Hors de question, a tranché la ministre de l’Environnement.

La Grande Barrière de corail est le plus grand récif corallien de la planète. Elle est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.

La Grande Barrière de corail est le plus grand récif corallien de la planète. Elle est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Getty Images/iStockphoto

Le gouvernement australien a annoncé mercredi avoir bloqué un projet de mine de charbon qui menaçait la Grande Barrière de corail classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Les écologistes ont salué une décision historique.

Le projet du richissime homme d’affaires et politicien Clive Palmer visait à creuser une mine à seulement 10 km du plus grand récif corallien du monde, déjà fragilisé depuis quelques années par le réchauffement climatique.

«Les impacts environnementaux négatifs de ce projet sont tout simplement trop importants», au regard de la fragilité du site, explique dans une vidéo la ministre de l’Environnement Tanya Plibersek. «Le risque de pollution et de dégâts irréversibles (sur le récif) est bien réel», a-t-elle insisté, y compris pour la faune et la flore, et notamment les algues dont se nourrissent certains mammifères marins comme le dugong, un cousin du lamantin.

Des milliers d’oppositions

Après avoir lancé une consultation auprès de la population, le gouvernement fédéral a reçu en l’espace de dix jours ouvrables pas moins de 9000 réponses dont une écrasante majorité s’opposait au projet de mine de charbon dans l’État de Queensland.

Jaclyn McCosker, membre de la Fondation australienne pour la Conservation de l’Environnement a salué cette «grande décision» de la part de Tanya Plibersek. «C’est la première fois qu’un ministre de l’Environnement rejette un projet minier en s’appuyant sur la législation fédérale», précise cette militante écologiste.

«Jusqu’à 18 millions de tonnes de charbon auraient été extraites chaque année de ce site, pour être brûlées en Australie et à l’étranger au risque de provoquer des inondations, des sécheresses et d’aggraver le réchauffement des océans qui a déjà dangereusement blanchi la Grande Barrière de corail», poursuit Jaclyn McCosker.

Le pays veut atteindre zéro émission de carbone en 2050

L’Australie, qui est l’un des plus gros exportateurs mondiaux de charbon, s’est engagée à réduire d’ici à 2030 ses émissions de carbone de 43% par rapport aux niveaux de 2005, avec pour objectif d’atteindre d’ici à 2050 zéro émission. Le gouvernement a toutefois rejeté les appels des écologistes en faveur d’une interdiction pure et simple de tous nouveaux projets d’extraction de charbon, estimant qu’ils doivent désormais être examinés au cas par cas.

(AFP)

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