Ardennes: Nouvelles recherches infructueuses du corps d’Estelle Mouzin

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ArdennesNouvelles recherches infructueuses du corps d’Estelle Mouzin

La dixième campagne de recherches pour retrouver le corps d’Estelle Mouzin, disparue en 2003, s’est révélée infructueuse dans les Ardennes.

Fabien Le Floch
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Fabien Le Floch
Le bois d’Issancourt-et-Rumel, village de 400 habitants, avait déjà été exploré sur la base d’indications de Monique Olivier.

Le bois d’Issancourt-et-Rumel, village de 400 habitants, avait déjà été exploré sur la base d’indications de Monique Olivier.

AFP

Une nouvelle campagne de recherches du corps d’Estelle Mouzin, victime présumée du tueur en série Michel Fourniret en 2003, s’est conclue mardi à Issancourt-et-Rumel sans résultat, a annoncé l’avocat de la famille, Me Didier Seban, pour qui l’heure est désormais au procès sur cette affaire.

L’opération de recherches lancée lundi, la dixième pour retrouver le corps de l’enfant menée dans les Ardennes depuis juin 2020, n’a «malheureusement pas permis de retrouver Estelle», a affirmé l’avocat dans la soirée. Les fouilles, menées dans un bois d’Issancourt-et-Rumel, sont terminées, a-t-il précisé. «Ce que souhaite la famille» désormais est «un procès rapide», a-t-il ajouté. «On sait comment le couple Michel Fourniret-Monique Olivier l’a enlevée et tuée et aujourd’hui il est temps de passer au procès» a-t-il insisté.

Seule mise en cause après le décès de Michel Fourniret le 10 mai 2021 à 79 ans, son ex-épouse, Monique Olivier, doit encore être auditionnée mercredi, a-t-il affirmé. Extraite de sa prison de Fleury-Mérogis, elle a été interrogée et guidée sur les lieux depuis lundi par les enquêteurs mais «garde encore des secrets», a-t-il estimé.

Moyens techniques inédits

Le bois d’Issancourt-et-Rumel, village de 400 habitants, avait déjà été exploré sur la base d’indications qu’elle avait livrées, notamment en septembre et novembre 2021. Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret avait fini par avouer en mars 2020 à la juge Sabine Kheris sa responsabilité dans l’affaire.

Estelle Mouzin avait disparu à l’âge de neuf ans à Guermantes (Seine-et-Marne), à son retour de l’école le 9 janvier 2003. Succédant dans cette affaire à sept autres magistrats, la juge Kheris -- désormais à la tête du nouveau pôle national dédié aux «cold cases» au sein du tribunal de Nanterre -- avait aussi réussi à faire avouer à Monique Olivier qu’elle avait accompagné son ex-mari le 11 janvier 2003 à Issancourt-et-Rumel pour qu’il enfouisse le corps.

Le site se situe à proximité de Ville-sur-Lume, où, toujours selon Monique Olivier, Fourniret a séquestré, violé et tué Estelle dans une maison appartenant à sa sœur. L’ADN partiel de l’enfant a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.

Livrant bataille depuis des années pour retrouver sa trace, son père, Éric Mouzin, «s’est blindé» et livre désormais un combat pour les enfants disparus, a affirmé Me Seban. Pour ces dernières fouilles, les enquêteurs avaient mobilisé des moyens techniques inédits, alliant drones, cartographie des sols et analyse de leur conductivité électrique.

(AFP)

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