Stats policièresCybercriminalité: en hausse partout, sauf à Genève
Les délits numériques ont encore pris l’ascenseur en 2022. Alors que la moyenne suisse présente une augmentation de 10%, de nombreux cantons romands font état de chiffres beaucoup plus élevés.
Malgré les nombreuses campagnes de prévention de la police, les infractions liées à la cybercriminalité continuent d’augmenter en Suisse.
20min/Simon GlauserLes polices cantonales de toute la Suisse publient les statistiques de la criminalité 2022 lundi. En Suisse romande, la plupart des cantons présentent une montée en flèche de la cybercriminalité. Dans le canton de Fribourg, elle a bondi de 29% en 2022, avec 1254 infractions recensées et un montant total pour ces préjudices d’environ 6 millions de francs.
À Neuchâtel, l’augmentation des délits numériques est de 22% par rapport à 2021. Cette hausse est essentiellement due aux cyber-escroqueries qui représentent 593 des 773 infractions listées. Dans le canton du Jura, la tendance est également à la hausse avec 237 affaires enregistrées en 2022 contre 211 en 2021 (+12,3%).
Cas de cyber-pornographie en forte hausse
Même constat dans le canton de Vaud. La hausse des cyber-escroqueries est de 17% (1870 cas). Plus inquiétant, les infractions numériques liées à la pornographie y affichent une hausse de 61% en 2022 (212 cas). «Afin de protéger les jeunes, qui représentent une population particulièrement vulnérable face à la pornographie sur internet, des collaborateurs des polices vaudoises se rendent dans les classes de huitième année pour informer les élèves des dangers liés à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux, indique la Police cantonale vaudoise. De plus, une task-force spéciale a été mise sur pied afin de traiter un maximum d’affaires de cyberpédophilie.»
«Chiffres à prendre avec des pincettes»
Au bout du lac, la cybercriminalité a connu une baisse globale de 17% l’an passé par rapport à 2021. Une diminution due à la chute des commandes en ligne frauduleuses, où un produit est acheté avec une identité usurpée puis intercepté à l’insu du lésé. «Il y avait une forte activité à Genève par rapport aux autres cantons», a indiqué Frédéric Vifian, chef de la brigade cyberenquête. En 2022, ces infractions ont baissé de 45% avec l’identification d’une trentaine d’escrocs particulièrement actifs. La commandante de la police cantonale Monica Bonfanti relativise toutefois: «Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, puisqu’il ne s’agit vraisemblablement que de la partie émergée de l’iceberg. Nous savons que notre vision de la volumétrie réelle est incomplète, puisqu’elle se base sur les cas rapportés à la Police.»