Enfant tué à Avully (GE)Le père n’aurait pas surmonté la mort subite de sa femme
Décrit comme un homme en détresse, le quadra aurait fait feu sur son enfant de 4 ans avant de retourner l'arme contre lui. Ils ont été retrouvés lundi matin à leur domicile.
- par
- Leïla Hussein
«J’ai fondu en larmes quand j’ai appris la nouvelle», confie une mère de famille à Avully. Lundi après-midi, les habitants de la petite commune genevoise étaient sous le choc. Tôt dans la matinée, un enfant de 4 ans et son père âgé de 46 ans ont été trouvés sans vie à leur domicile dans le village, rapporte le Ministère public, par voie de communiqué. Selon les premiers résultats de l'enquête, le père aurait fait feu sur son fils avant de retourner l'arme contre lui.
Arrivée des secours à 7h30
Dans le quartier résidentiel de Gennecy où les faits se sont produits, l'incompréhension règne. «J’habite juste en face, mais je n’ai rien entendu cette nuit», confie une retraitée qui a assisté à l'arrivée des secours peu avant 7h30. Comme elle, plusieurs voisins assurent ne rien avoir constaté de suspect.
Décès soudain de la mère
Le père, décrit comme quelqu’un de réservé et peu loquace, serait un enfant du village, où ses parents habitent encore. Parti vivre hors de la commune avec sa compagne et leur fils durant plusieurs années, il serait revenu il y a environ un an, après le décès soudain de sa conjointe, emportée par un accident vasculaire cérébral.
«Je le connais depuis toujours, c’était un enfant magnifique, poursuit la voisine. Il faisait tout pour son garçon. Je le croisais souvent au parc avec lui.» Fils aimant et père dévoué, ce grand brun traversait une période difficile selon le voisinage depuis la mort de son amie. «Il ne s’en est jamais remis», estiment deux femmes assises sur la terrasse d’un café, non loin du lieu du drame.
Déprimé depuis un an
Réunis en petits groupes, plusieurs habitants séchaient leurs larmes et tentaient d’expliquer le geste de l’Avulliote. «On n’arrive pas à comprendre. C’est le choc», confie une des serveuses de l’établissement.
Dans ce petit village, tout le monde connaissait au moins de vue ce père de famille qui «allait chercher son fils à vélo à l’école, avait un van et aimait voyager». Mais depuis un an, l’homme, gardien de prison, n’était plus le même. «Il n’allait pas bien. Il était dépressif, mais je n’aurais jamais imaginé que ça en arriverait là», assure une jeune du quartier.
«Il n’avait pas l’air bien»
Non loin de là, une médecin se confie. Une semaine jour pour jour avant le drame, le quadragénaire lui avait rendu visite. «Il était venu me demander si je pouvais suivre son fils. Il n’avait vraiment pas l’air bien. Il était comme écrasé par le poids de quelque chose de grave.» Selon une voisine, l’homme aurait été en conflit avec ses beaux-parents au sujet de la garde de l’enfant.
L'enquête se poursuit, sous la conduite du procureur Walther Cimino.