Cyclisme«Franchir le Grand-St-Bernard au milieu des murs de neige? Un rêve!»
Dans moins de deux semaines, le Giro d’Italie est censé entrer en Valais par le col valaisan, actuellement enneigé. Steve Morabito, président du comité d’organisation, salue l’immense travail de déneigement réalisé à 2500 m. Mais un plan B pourrait être activé.
- par
- Sylvain Bolt
C’est un défi périlleux face à la montre et aux éléments auquel le comité d’organisation du Giro d’Italie en Valais doit faire face. Car plusieurs mètres de neige recouvrent encore la route du col du Grand-Saint-Bernard par laquelle le peloton est censé arriver en Valais le 19 mai prochain.
Un total de 208 kilomètres et plus de 5’000 mètres de dénivelé positif sont au menu de la première étape «valaisanne», avec plusieurs ascensions, dont celle du col de la Croix-de-Cœur et la montée finale vers Crans-Montana. Le lendemain, les coureurs partiront de Sierre pour rejoindre Cassano Magnago. Sur la «Cima Coppi», soit le sommet ayant la plus haute altitude atteinte lors de chaque édition de la boucle transalpine, des cantonniers du service de la mobilité travaillent d’arrache-pied pour tenter de déneiger l’accès, avec plusieurs machines.
Ils sont également entourés de guide de montagne, car les risques d’avalanche à 2500 mètres d’altitude sont bien réels. «C’est impressionnant le travail réalisé là-haut, car il y a de la neige fraîche qui tombe tous les deux jours, salue Steve Morabito, président du comité d’organisation du Giro en Valais. Ces professionnels ont l’habitude de faire cela, mais ils sont un peu plus sous pression car il y a le passage du Giro. Mais la sécurité est la priorité.»
L’ancien cycliste professionnel, huit Giro au compteur, n’est pas plus inquiet par cet aléa météorologique. «C’est un facteur habituel à cette période de l’année, j’ai vécu plusieurs changements d’itinéraire en raison de cols encore enneigés en tant que coureur, souligne le Valaisan. Ce serait un sacré plus de passer par le Col, c’est notre rêve de le franchir au milieu des murs de neige, mais on le prend comme un bonus. Nous restons sereins, alors que nous avons failli renoncer pour de bon il y a quelques semaines. Et si ce n’est pas possible, le plan B sera activé.»
Le tunnel du Grand-Saint-Bernard, déjà traversé par le Giro en 2006 lors d’une étape entre Aoste et Domodossola, est l’option de secours. «Nous avons de la chance d’avoir des ancêtres qui ont construit des tunnels, poursuit Steve Morabito. Nous avons d’ailleurs eu la garantie de pouvoir emprunter l’infrastructure avant même la phase de candidature, c’est très précieux.»
Les prévisions météorologiques annoncent des précipitations ces prochains jours. «Ce dimanche matin, il y pleuvait et la température affichait 6 degrés, explique le président du comité d’organisation. Le plus important est de ramener le Giro en Valais et les images seront belles, même si les coureurs arrivent dans notre canton par le tunnel.»
Un autre souci se transforme en un véritable casse-tête pour les organisateurs valaisans: le manque de logements. «Le Giro emmène 2’000 personnes dans son sillage et il y a encore des spectateurs à loger, s’inquiète l’ancien cycliste. Nous avons de la peine à trouver de la place pour toutes les personnes qui vont venir.» Car des structures hôtelières sont fermées, en raison de la période de transition entre la fin de la période hivernale et le début de la saison estivale.