PréhistoireDécouverte d’un escargot fossile poilu de 99 millions d’années
Cette pilosité apportait plusieurs avantages au gastéropode, comme le camouflage et la régulation de la température.
Un escargot fossile vieux de 99 millions d’années, «contemporain des dinosaures» et dont la coquille est dotée de «poils courts et hérissés», a été récemment découvert, a-t-on appris mardi, auprès du musée d’Histoire naturelle de Colmar où il va être exposé.
Prisonnière dans une pièce d’ambre de Birmanie, cette espèce, «nouvelle pour la science», a été baptisée «Archaeocyclotus brevivillosus», indique dans un communiqué le musée alsacien. La coquille, qui mesure 9 mm de long et 3,1 mm de haut, «est notamment caractérisée par des poils courts et hérissés sur l’ensemble de sa périphérie», précise le musée, qui s’est vu remettre ce précieux fossile l’an passé par un collectionneur.
Une pilosité qui date de la sortie de l’eau
Selon une étude publiée dans la revue scientifique «Cretaceous Research», cette «pilosité a pu constituer de multiples avantages sélectifs pour ces animaux et donc favoriser notamment leur sortie des eaux vers les milieux continentaux terrestres au cours de l’ère secondaire», poursuit l’institution dans son communiqué.
Une information qui «n’est pas nouvelle» mais qui «corrobore les précédentes: les escargots, au moment où ils conquièrent les milieux terrestres, avaient des poils sur leur coquille», explique à l’AFP le malacologue (spécialiste des mollusques) Jean-Michel Bichain, chercheur attaché au musée et l’un des auteurs de l’étude.
30 espèces dans l’ambre birman
Une pilosité qui «leur conférait plusieurs avantages», notamment en matière de thermorégulation ou de lutte contre les prédateurs, en favorisant le camouflage, poursuit-il.
«Il y a 30 espèces d’escargots qui sont connues dans l’ambre birman», une résine fossile extraite de la vallée de Hukawng (nord de la Birmanie) et qui date d’environ 99 millions d’années, explique M. Bichain. Celui-ci insiste sur le caractère «extraordinaire» de ce gisement d’ambre qui «donne une vraie fenêtre sur la biodiversité de l’ère des dinosaures».
Au total, «il y a 200 spécimens d’escargots en collection», ce qui est «très, très faible», relève-t-il encore. «Toute nouvelle espèce nous informe donc sur l’histoire du groupe», poursuit le chercheur. «Très peu sont décrites et encore moins des escargots. À notre échelle de spécialistes, c’est donc un moment très agréable de pouvoir manipuler une telle pièce», confie-t-il.
L’escargot à la coquille «poilue» sera visible dans sa gangue d’ambre, en juin, au musée colmarien, lors d’une exposition qui accueillera également une reconstitution grandeur nature d’un des plus grands et des plus complets squelettes de tyrannosaure.