Tennis: Yves Allegro: «J’espérais qu’il n’arrête jamais»

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TennisYves Allegro: «J’espérais qu’il n’arrête jamais»

Ancien partenaire de double et colocataire du Bâlois, le Valaisan raconte comment il a vécu l’annonce de sa retraite et ses souvenirs avec le «Maître».

Jérémy Santallo
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Jérémy Santallo
Yves Allegro et Roger Federer avec l’équipe de Coupe Davis en février 2004.

Yves Allegro et Roger Federer avec l’équipe de Coupe Davis en février 2004.

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Yves, on vous sait proche de Roger. Mais l’annonce de sa retraite vous a-t-elle surpris?

Roger est quelqu’un qui cache très bien son jeu. J’ai eu l’occasion de le côtoyer cet été. Il avait mis ses enfants à mon camp de tennis à Verbier. On a passé une ou deux soirées ensemble et c’est la première fois où je me suis dit: «ça y est, c’est peut-être la fin». Je crois qu’au fond de moi, je n’avais pas envie de m’y résoudre. J’espérais qu’il ne s’arrête jamais. Parce qu’il a changé le tennis mais aussi notre vie.

On parle souvent de l’héritage qu’il va laisser. Quel est-il pour vous?

J’ai eu la chance de vivre tout ça à côté de lui. Moi, Marco Chiudinelli, Michael Lammer: on peut juste lui dire merci parce que grâce à lui, nous avons vécu une époque incroyable. Pour moi, il est le plus grand joueur de tous les temps parce qu’il a changé le tennis et l’a mis une autre planète, comme Tiger Woods l’a fait au golf. L’intégration des médias, c’est lui, l’augmentation du prize money aussi. Il a rendu le tennis international et changé la vie de beaucoup de gens en Suisse et à travers le monde. Personne d’autre n’a fait ça dans le sport.

Si vous deviez ressortir un souvenir avec lui, sur le plan sportif?

J’ai deux instants qui me viennent à l’esprit: ce match de double avec lui en Coupe Davis contre la Roumanie (ndlr: février 2004) alors qu’il est No 1 mondial pour la toute première fois. Et puis la cérémonie d’ouverture, dans l’arène à Athènes, pour les Jeux olympiques de 2004. Je me souviens que l’on était au milieu du stade et que Roger m’a dit: «on y est Yves, on a réussi». Il était mon partenaire de double et de chambre au village. Je crois bien que j’ai dû faire 1000 photos sur la semaine (rires).

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Et un souvenir plus privé?

La nuit de la naissance de ses jumelles (ndlr: le 23 juillet 2009). Nous sommes restés deux heures au téléphone, en se remémorant les bons moments à Écublens et Bienne, quand nous étions deux petits c… Et là, il venait de fonder une famille.

Selon vous, à quel point Roger est une source d’inspiration pour la relève suisse?

Celui qui a été le plus inspiré, c’est Dominic Stricker. Après, même si Roger et Stan sont des inspirations, il est difficile de s’identifier à eux. Les exploits qu’ils ont réalisés sont difficilement accessibles pour nos jeunes. C’est presque trop loin. Marc-Andrea Hüsler qui arrive au 80e rang mondial, c’est presque plus réel. La relève peut se dire que si lui est capable de le faire, elle aussi. Gagner un Grand Chelem, c’est plus abstrait. Beaucoup de personnes pensent que c’est facile mais c’est faux. Nous avons été trop bien habitués.

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