Au moins 650 millions: Les réserves d’eau pour l’hiver vont encore faire grimper les factures

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Au moins 650 millionsLes réserves d’eau pour l’hiver vont encore faire grimper les factures

Le Conseil fédéral estime à environ 700 millions de francs les coûts pour constituer la réserve hydroélectrique qui assurera une part de l’approvisionnement.

Yannick Weber
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Yannick Weber
La Confédération ajoute un outil de plus à sa palette pour réagir vite en cas de situation critique de pénurie électrique.

La Confédération ajoute un outil de plus à sa palette pour réagir vite en cas de situation critique de pénurie électrique.

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L’appel d’offres sera lancé: les exploitants de centrales hydroélectriques vont être invités par la Confédération à lui proposer de constituer des réserves d’eau dans leur centrale, contre paiement. L’État s’assure ainsi d’avoir une «assurance» pour produire du courant. Toutefois, le Conseil fédéral reconnaît que la réserve permettra à «faire face à une situation de pénurie pendant quelques semaines seulement.»

Et il est prêt à en mettre le prix. «Les coûts d’une réserve de 500 GWh pour l’hiver sont estimés grossièrement entre 650 et 750 millions de francs, mais ce montant pourrait augmenter si les tensions sur le marché persistent», dit le Conseil fédéral. À la fin, ce sera de toute manière aux consommateurs d’assumer les coûts par le biais d’un supplément sur le tarif estimé à environ 1,2 centimes par kilowattheure, «environ 4 francs par mois», a illustré Simonetta Sommaruga. Elle ajoute que la réserve sera payée par tout le monde, pas uniquement les petits consommateurs.

Tarif en hausse pour 2024

La population vient de prendre de plein fouet les annonces d’augmentations de tarifs pour 2023. Là, le Conseil fédéral annonce que le supplément sera perçu en 2024 seulement. À titre de comparaison, la hausse moyenne de 27% des tarifs 2023 annoncée mardi par la Confédération correspond à 5,8 centimes par kilowattheure.

«La sécurité n’est jamais gratuite», a dit Simonetta Sommaruga. Quant à Werner Luginbühl, président de la Commission fédérale de l’électricité, il a précisé que les réserves ne signifient pas qu’il y aura plus d’eau pour l’hiver, mais seulement que celle-ci sera «retenue» pour une utilisation en fin d’hiver, quand la situation est la plus critique. 

Possible passage en force

La balle est désormais dans le camp des exploitants. Mais même s’ils ne sont pas intéressés, l’État veut constituer la réserve. «Au cas où, à l’issue de l’appel d’offres, il y aurait trop peu d’offres ou que celles-ci seraient tellement plus chères que la réserve ne serait pas offerte à un coût raisonnable, le Département de l’énergie peut contraindre les exploitants de centrales électriques qui s’y prêtent à constituer une réserve contre une rémunération fixée par les autorités», dit le Conseil fédéral.

De plus, une fois les contrats signés, les exploitants devront se tenir à carreaux. L’ordonnance adoptée mercredi par le Conseil fédéral prévoit des amendes jusqu’à 100’000 francs en cas d’utilisation de la réserve pour revendre de l’énergie à l’étranger en faisant des bénéfices, ou dans le cas où les exploitants donneraient des renseignements erronés à la Commission fédérale de l’électricité, chargée de surveiller le marché et l’utilisation éventuelle de la réserve.

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