Amérique latineGuatemala: état d’exception pour protéger un groupe minier suisse
L’entreprise Compania Guatemalteca de Niquel, filiale de Solway Investment Group, continue son activité bien que la justice ait ordonné son arrêt en attendant une consultation de la population autochtone.
Le gouvernement du Guatemala a décrété lundi «l’état de prévention» (d’exception) pour protéger l’activité du groupe minier suisse Solway Investment Group qui se heurte à l’opposition des autochtones dans le nord-est du pays.
La mesure, adoptée en conseil des ministres a pour but «le maintien de l’autorité de l’État et de la sécurité publique dans la zone» contre des «groupes délinquants et des milieux qui s’opposent aux activités minières», selon le texte du décret.
Le 24 octobre, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei avait déjà décrété l’état de siège, qui limite le droit de manifester et permet des arrestations sans ordre d’un juge. Un couvre-feu avait également été imposé après des semaines de manifestations et de blocages d’une route par des autochtones maya q’eqchi’ qui s’opposent à la mine en raison des dommages causés à l’environnement.
«État de prévention»
L’entreprise Compania Guatemalteca de Niquel, filiale de Solway Investment Group, continue son activité bien que la justice ait ordonné son arrêt en attendant une consultation de la population autochtone.
«L’état de prévention» décrété lundi remplace la mesure d’état de siège qui venait à échéance légale au bout de 30 jours. Il devrait durer une quinzaine de jours, a assuré en conférence de presse le responsable de la communication de la présidence Kevin Lopez.
Durant les 30 jours d’état de siège la police a procédé avec l’armée à «55 perquisitions et 72 arrestations de délinquants présumés», a indiqué le ministre de la Défense, le général Juan Carlos Aleman qui s’est félicité du rétablissement de l’autorité de l’État dans le département d’Izabal (région caraïbe).